Le règne des anti-systèmes : vers la fin des partis politiques ?

Baisse du nombre d’adhérents, crise de légitimité, défiance, divisions, les partis politiques n’ont plus le vent en poupe. Aujourd’hui, il vaut mieux être anti-système qu’encarté.

Le règne des anti-systèmes : vers la fin des partis politiques ?

La personnalité de Nicolas Sarkozy et le changement de nom n’y ont rien fait, Les Républicains n’attirent pas les militants. Le nombre d’adhérents est en baisse : 175 900 au 15 septembre contre 179 000 il y a un an. L’hémorragie n’épargne pas le PS : 131 000 encartés au dernier comptage au printemps soit 25% de moins qu’en 2012 alors que François Hollande est au pouvoir. Les Français ne croient plus aux partis politiques. Ils arrivent en dernier dans le baromètre du Cevipof sur la côte de confiance des organisations. Avoir sa carte n’est certainement plus un objet de fierté. Bien au contraire. Le FN surfe d’ailleurs sur cette vague anti-partisaneIl n’est pas le seul. Les politiques de tout bord l’ont bien compris. Alain Juppé, Emmanuel Macron ou encore Jean-Vincent Placé, ils se disent tous libres et indépendants. Comprendre : non soumis aux règles partisanes. Chacun y va de sa propre voix et tant pis si l’unité se fissure.

Les partis sont en crise. Comment parler au nom des militants s’il n’y a plus de militants ? Comment agir en force s’il n’y a plus consensus ? Les partis appellent au secours et ils en appellent au peuple. Réflexe populiste par excellence. Comme une preuve que l’on revient à l’essentiel : la parole du citoyen contre la parole de l’appareil. Un retour à la démocratie directe. Les primaires étaient déjà une étape. Terminé le leader charismatique qui emmène le parti, c’est aux partisans de se prononcer ! Autre étape franchie la semaine dernière : le référendum. Nicolas Sarkozy a lancé une consultation des militants sur les questions liées à l’immigration. De son côté, Jean-Christophe Cambadélis mobilise le "peuple de gauche" sur l’unité des partis en vue des élections régionales. Seul souci : le succès de ces votations n’est pas au rendez-vous. Peu de participation. On verra celle du PS mais seulement un quart des militants Les Républicains se sont prononcés la semaine passée. Peut-être les partis vivent-ils leurs dernières heures.