Le prince héritier saoudien en France du 8 au 10 avril

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohamed ben Salman, effectuera une visite en France du 8 au 10 avril, selon une source proche du dossier. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau/Files

PARIS (Reuters) - Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohamed ben Salman, effectuera une visite en France du 8 au 10 avril, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier, confirmant une information du magazine Challenges.

Cette visite, qui avait été annoncée début janvier par le chef de la diplomatie saoudienne Adel al Joubeir pour fin février-début mars, sera la première pour "MBS" à Paris depuis l'élection d'Emmanuel Macron en mai 2017.

Selon Challenges, le prince héritier saoudien, qui a été reçu mardi par Donald Trump à la Maison blanche, "arrivera à Paris le 8 avril pour une visite privée et sera ensuite reçu par Emmanuel Macron" avant de participer "le 10 avril à un sommet économique".

L'ambassade d'Arabie saoudite à Paris n'était pas joignable dans l'immédiat. L'Elysée n'a pour sa part pas souhaité faire de commentaires.

Le chef de l'Etat français, qui revendique depuis son arrivée au pouvoir de "parler à tout le monde", avait effectué début novembre une visite surprise à Ryad en plein regain de tensions entre l'Iran et l'Arabie saoudite.

Il s'était entretenu à cette occasion avec le prince héritier de 32 ans, nouvel homme fort du royaume wahhabite qui a lancé depuis sa nomination en juin 2017 un vaste programme de réformes intitulé "Vision 2030" destiné à moderniser l'image de son pays.

Un décret autorisant les femmes à conduire a notamment été pris fin septembre et des purges anti-corruption ont été menées dans les milieux économiques et les plus hautes sphères du royaume.

La visite de début avril devrait être l'occasion pour Emmanuel Macron d'évoquer le conflit au Yémen où l'Arabie saoudite est engagée militairement depuis trois ans contre les rebelles Houthis. Mohamed ben Salman était ministre de la Défense au moment du lancement de l'opération aérienne "Tempête décisive" en mars 2015.

La situation au Yémen, où plus de 10.000 personnes sont mortes et trois millions ont été déplacées, pourrait devenir une source d'embarras pour Paris, selon le cabinet d'avocats Ancile, mandaté par Amnesty international France et Action des Chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT).

En livrant à l'Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis (EAU) du matériel militaire dont l'utilisation au Yémen est susceptible de violer le droit international humanitaire, la France s'expose à un risque juridique "élevé", a estimé ce cabinet d'avocats mardi.

(John Irish et Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)