Le président turc appelle à rédiger une nouvelle constitution

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mardi à la mise en oeuvre de réformes et à la rédaction d'une nouvelle constitution pendant les quatre prochaines années où son parti, l'AKP, sera au pouvoir. /Photo prise le 4 novembre 2015/REUTERS/Kayhan Ozer/Service de presse de la présidence/Handout via Reuters

ANKARA (Reuters) - Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mardi à la mise en oeuvre de réformes et à la rédaction d'une nouvelle constitution durant les quatre ans à venir, afin de mettre en place le régime présidentiel auquel il aspire de longue date. Le Parti de la justice et du développement (AKP) a retrouvé lors des élections législatives anticipées du 1er novembre la majorité absolue qu'il avait perdue au parlement au mois de juin. Mais en remportant 317 des 550 sièges, il n'a cependant pas atteint la barre des trois cinquièmes, soit 330 élus, nécessaire pour pouvoir organiser un référendum sur une modification de la Constitution. Recep Tayyip Erdogan estime que son pays a besoin d'un régime présidentiel comparable à celui des Etats-Unis ou de la Russie, mais ses adversaires redoutent que cela ne place un peu plus de pouvoirs entre les mains d'un dirigeant autoritaire qui ne tolère guère l'opposition. "Les élections du 1er novembre ont inauguré quatre années de stabilité et de confiance. Faisons de cette période un moment de réformes, donnons la priorité à une nouvelle constitution", a déclaré le président Erdogan lors d'une cérémonie à la mémoire du père fondateur de la république de Turquie, Mustafa Kemal Atatürk. Le Premier ministre, Ahmet Davutoglu, a fait écho un peu plus tard aux propos du chef de l'Etat, déclarant que le pays allait se lancer dans un vaste processus de réformes dans les six mois qui viennent et mener à bien des changements économiques, sociaux et judiciaires. La nouvelle constitution, a dit Ahmet Davutoglu, devra garantir les libertés fondamentales et s'appuyer sur la séparation des pouvoirs. Le système actuel est de nature à créer des tensions entre le chef de l'Etat et le Premier ministre, a-t-il estimé. (Tulay Karadeniz et Ece Toksabay; Danielle Rouquié et Eric Faye pour le service français)