Le président ivoirien limoge les chefs des forces de sécurité

Le président ivoirien Alassane Ouattara (photo) a limogé lundi les chefs de l'armée, de la gendarmerie et de la police après la mutinerie de soldats qui a semé le trouble pendant deux jours dans le pays. /Photo prise le 8 novembre 2016/REUTERS/Thierry Gouegnon

ABIDJAN (Reuters) - Le président ivoirien Alassane Ouattara a limogé lundi les chefs de l'armée, de la gendarmerie et de la police après la mutinerie de soldats qui a semé le trouble pendant deux jours dans le pays. Dans un communiqué, la présidence précise que le chef de l'Etat a signé des décrets relevant de leurs fonctions le chef d'état-major général des forces armées de Côte d'Ivoire, le général Soumaila Bakayoko, le commandant supérieur de la gendarmerie, Gervais Kouakou Kouassi, et le directeur général de la police, Brindou M'Bia. Ce remaniement de l'appareil de sécurité fait suite à la mutinerie de soldats qui ont occupé pendant deux jours la deuxième ville du pays, Bouaké, et des camps militaires de plusieurs autres localités pour obtenir des primes et une augmentation de leurs soldes. La situation est revenue à la normale dimanche après la conclusion d'un accord conclu avec le gouvernement. Le général Soumaila Bakayoko, ancien commandant de la rébellion de 2002-2011 qui s'est achevée avec l'arrivée au pouvoir de Ouattara, cède sa place à son adjoint, le général Sékou Touré. Les adjoints des chefs de la gendarmerie et de la police nationales sont également promus à leur poste, selon un communiqué de la présidence lu à la radiotélévision ivoirienne. La mutinerie de la fin de la semaine dernière est la seconde du genre en moins de trois ans. Comme lors du précédént mouvement de contestation, le gouvernement a accédé aux demandes des mutins et accepté de leur payer des primes qui devraient coûter l'équivalent de plusieurs dizaines de millions d'euros aux finances publiques. Le ministre de la Défense, Alain-Richard Donwahi, brièvement encerclé samedi à Bouaké lors de ses négociations avec les mutins, a réaffirmé lundi à la télévision que le président Ouattara tiendrait parole. Il a ajouté qu'il envisageait de retourner vendredi prochain à Bouaké pour y voir de nouveau les soldats mutins. (Ange Aboa et Loucoumane Coulibaly; Henri-Pierre André pour le service français)