Le président afghan briguera un second mandat en juillet

Le président afghan Ashraf Ghani a annoncé dimanche son intention de briguer un second mandat en juillet. /Photo prise le 28 novembre 2018/REUTERS/Fabrice Coffrini

KABOUL (Reuters) - Le président afghan Ashraf Ghani a annoncé dimanche son intention de briguer un second mandat en juillet.

L'ancien chef de guerre Gulbuddin Hekmatyar avait annoncé sa candidature la veille et le Dr. Abdullah Abdullah, qui partage le pouvoir avec Ashraf Ghani en tant que "chef de l'exécutif", l'a fait lui aussi dimanche matin.

"J'ai lancé l'initiative de paix et notre équipe instaurera une paix stable et durable", a promis le chef de l'Etat, évoquant son offre de négociation avec les taliban, lors d'une allocution télévisée.

Le mouvement islamiste, qui a entamé des discussions avec l'émissaire américain Zalmay Khalilzad, refuse pour le moment tout contact avec l'administration afghane qu'il juge à la solde de puissances étrangères.

Dans les chancelleries occidentales, on reproche au président, dont l'élection a été très contestée en 2014, de ne pas avoir réussi à rassembler suffisamment pour ouvrir la voie à un règlement du conflit.

"Ghani aurait pu quitter la politique dignement et s'engager dans le processus de paix, mais il a formé une alliance avec son principal adversaire pour obtenir un second mandat", a regretté un diplomate occidental en poste à Kaboul ayant requis l'anonymat.

Le ministre de l'Intérieur, Amrullah Saleh, a démissionné samedi pour se porter candidat à la vice-présidence au sein de l'équipe d'Ashraf Ghani, dont il était autrefois considéré comme un dangereux rival. Le chef de l'Etat, qui appartient à l'ethnie pachtoune majoritaire, l'avait nommé pour neutraliser une partie de ses adversaires et s'attirer le soutien de la communauté tadjiks, dans laquelle il est très influent.

"Le changement politique récent le plus fondamental a été le brouillage des pistes lors de la sélection des candidats", a commenté Graeme Smith, consultant pour l'International Crisis Group.

(Rupam Jain et Abdul Qadir Sediqi, avec Charlotte Greenfield, Jean-Philippe Lefief pour le service français)