Le Parlement de Tobrouk se retire des négociations en Libye

TRIPOLI (Reuters) - La Chambre des représentants, parlement libyen élu en juin dernier et replié à Tobrouk, dans l'est de la Libye, a décidé de suspendre sa participation aux négociations de paix menées sous l'égide des Nations unies, a annoncé lundi à Reuters le député Essam al Arabi. L'Onu prévoyait une nouvelle rencontre entre les factions libyennes rivales cette semaine au Maroc. Pour expliquer ce retrait, Farradj Hachem, porte-parole de la Chambre des représentants, a invoqué le double attentat suicide commis par l'Etat islamique (EI) vendredi à Koubbah, dans l'est du pays, et qui a fait 45 morts. "L'autre camp n'a pas condamné les explosions de Koubbah", a noté Farradj Hachem. Ces derniers jours, les djihadistes de l'Etat islamique ont mené plusieurs attaques et commis des attentats suicides à travers le pays. Depuis la prise de Tripoli par les miliciens de l'"Aube libyenne" en août dernier, le gouvernement du Premier ministre Abdallah al Thinni, seul reconnu par la communauté internationale, s'est lui aussi replié dans l'Est. Les négociations entre factions rivales libyennes, sous les auspices de l'Onu, ont repris le 11 février à Ghadames, dans le nord-ouest de la Libye, afin de résoudre la crise politique et d'établir un cessez-le-feu durable. Près de trois ans et demi après la mort de Mouammar Kadhafi, le chaos règne toujours en Libye, avec deux gouvernements et deux Parlements rivaux, sur fond de violents combats. Le Congrès général national (CGN), ancien Parlement réinstallé par les miliciens à Tripoli, a fait savoir qu'il entendait, lui, poursuivre le dialogue. (Feras Bosalum, Guy Kerivel pour le service français)