Le Maire promet de faire pression sur PSA et Renault pour GM&S

SAINT-LEU-LA-FORÊT, Val-d'Oise (Reuters) - Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a annoncé vendredi qu'il demanderait à Renault et PSA de s'engager dans la durée auprès de l'équipementier GM&S Industry afin de garantir une solution pérenne à ses difficultés financières.

En visite dans une entreprise du Val-d'Oise, Bruno Le Maire a estimé que la seule offre de reprise solide était celle de l'équipementier GMD, mais qu'elle passerait par une restructuration et des réductions d'emplois.

"J'aurai les constructeurs automobiles Peugeot et Renault au téléphone en début de semaine pour les convaincre de continuer à investir dans cette entreprise pour qu'elle puisse avoir un plan de charge tenable dans le temps", a-t-il dit.

Le gouvernement a déjà fait pression sur les deux constructeurs le 21 mai dernier pour qu'ils augmentent leurs commandes, ce qui assurait un chiffre d'affaires à l'entreprise de 25 millions d'euros à partir de 2018, selon les délégués syndicaux du site.

"Peugeot et Renault ont déjà promis de faire un certain nombre de choses. Ce que je souhaite, c'est que les décisions de ces deux grands constructeurs automobiles soient des décisions qui s'inscrivent dans le long terme."

Le tribunal de commerce de Poitiers a accordé vendredi un sursis d'une semaine aux salariés du site de La Souterraine en repoussant sa délibération sur une possible liquidation de l'usine, au 30 juin, selon les délégués syndicaux.

C'est l'annonce qu'attendaient les salariés, en ce moment en négociation avec le gouvernement et le groupe GMD.

"On ne voulait pas être liquidés aujourd'hui. Donc c'est positif. Maintenant, soit GMD nous fait une offre dans la semaine, soit on est liquidés", a dit Patrick Brun, délégué CGT à Reuters.

Le groupe GMD a de nouveau manifesté son intérêt en début de semaine en envoyant une lettre d'intention à l'administrateur judiciaire, précisant qu'il souhaitait reprendre de 110 à 120 salariés sur les 277 que compte le site, selon l'avocat du comité d'entreprise, Jean-Louis Borie.

Aucune offre ferme n'a toutefois été déposée depuis.

Les salariés, qui réclamaient une reprise de 240 travailleurs, se sont déclarés prêts vendredi à discuter avec le repreneur. Ils doivent tenir une rencontre à ce sujet au ministère de l'Economie mardi, selon Patrick Brun.

Le gouvernement, qui a rencontré les délégués syndicaux le 16 et le 22 juin, avait dit espérer une offre cette semaine.

Les salariés disent ne pas perdre espoir. "On s'attendait à cette décision de la part du tribunal. On a donc une semaine pour négocier et convaincre", a dit Patrick Brun.

Les négociations porteront, selon lui, sur le nombre de travailleurs repris et le montant des indemnités offertes aux salariés menacés de perdre leur emploi.

(Yann Le Guernigou, Cyril Camu et Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)