Le jour de la venue de la Licra, l'élève policier vient en cours avec un exemplaire de Mein Kampf
L'association a signalé l'incident à la direction de l'école de police, qui a choisi après enquête de ne prendre aucune sanction.
Il réfute toute volonté de provocation et soutient qu'il s'agit juste d'une coïncidence. Il y a quelques semaines, une représentante de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), en intervention dans une école de police à Oissel (Seine-Maritime), a constaté avec stupéfaction que l'un des étudiants participant à son module avait sous le bras un exemplaire de Mein Kampf, le tristement célèbre ouvrage d'Adolf Hitler.
Comme le révèle Street Press, cette scène stupéfiante s'est déroulée le 2 octobre dernier. Alors qu'elle s'apprêtait à entrer dans la salle qui lui avait été allouée pour son module de sensibilisation aux discriminations, l'intervenante de la Licra a été intriguée par la couverture d'un livre porté par l'un des élèves policiers. Elle a donc interrogé le jeune homme, qui lui a confirmé "sans se démonter" qu'il s'agissait du manifeste politique rédigé entre 1924 et 1925 par le futur dictateur du IIIe Reich.
"On a eu le sentiment que l’affaire était prise en compte"
L'élève aurait ensuite expliqué être passionné d'histoire et avoir acquis le sulfureux ouvrage "sur les conseils d’un prof de lycée qui l’aurait bien sûr alerté sur (son) contenu choquant". Dans la foulée, le futur fonctionnaire aurait affirmé qu'il n'y avait aucun lien entre le fait qu'il avait apporté l'ouvrage et la présence de la Licra ce jour-là, et précisé qu'il avait seulement pris le livre pour le prêter à un ami "qui souhaitait se documenter sur la condition homosexuelle subie sous le nazisme".
Le module dirigé par l'intervenante de la Licra s'est ensuite déroulé sans incident notable, mais la jeune femme a décidé d'informer la direction de son association. Cette dernière s'est ensuite fendue d'un mail pour signaler l'incident aux autorités concernées. "Le directeur adjoint (de l'école de police) nous a immédiatement rappelés, raconte la responsable juridique de la Licra, citée par Street Press. Il a promis qu’une enquête allait être menée. On a eu le sentiment que l’affaire était prise en compte."
L'élève concerné finit major de promotion
D'après les informations recueillies par le média indépendant, l'enquête interne diligentée par la direction de l'école de police a toutefois tourné court. "Celle-ci a révélé qu’il n’y avait aucune forme de prosélytisme de la part de l’élève, ni dans son comportement, ni dans ses propos, ni même sur ses réseaux sociaux qui ont été vérifiés", assure ainsi à Street Press le service d’information et de communication de la police nationale (Sicop).
Les versions des faits de l'élève concerné, mais aussi du camarade à qui il affirmait vouloir prêter le livre, ont donc convaincu les enquêteurs, qui ont par ailleurs noté que les deux jeunes hommes avaient "perçu leur maladresse". D'après le Sicop, les deux individus ont finalement simplement écopé d'un "rappel à la déontologie (…) notifié avec une extrême fermeté". Un mois plus tard, le futur policier qui avait amené Mein Kampf, major de sa promotion, a même reçu les honneurs de la cérémonie protocolaire de remise des diplômes...
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