Le HCR prône une répartition massive des réfugiés en Europe

Antonio Guterres, haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, réclame vendredi une "réinstallation massive" de réfugiés syriens en Europe. /Photo prise le 18 décembre 2015/REUTERS/Denis Balibouse

GENEVE (Reuters) - Antonio Guterres, haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, a réclamé vendredi une "réinstallation massive" de réfugiés syriens en Europe. "Je parle de centaines et de centaines de milliers de personnes, et pas simplement le nombre qui a été débattu jusqu'à présent en relation avec ce mécanisme de répartition", a-t-il dit lors d'une conférence de presse, faisant référence au projet actuel de l'UE de répartir 160.000 demandeurs d'asile entre les pays membres. "Si cela n'est pas mis en place et si la tragédie en mer Egée et la situation chaotique dans les Balkans se poursuivent, je dois dire que j'aurai de graves inquiétudes pour l'avenir du système européen d'asile", a-t-il poursuivi. Le patron du HCR a salué l'accord annoncé dans la journée par l'agence Frontex, chargée de la surveillance des frontières extérieures de l'Union européenne, qui va accroître sa présence en Grèce. Mais il a estimé que cela serait "insuffisant". Frontex va envoyer 376 agents et interprètes supplémentaires en Grèce à la fin du mois pour accélérer les procédures d'enregistrement et le relevé des empreintes digitales. Ils accorderont également une attention particulière aux contrôles de sécurité, avec un accès aux bases de données nationales et européennes. Près de 991.000 réfugiés et migrants sont entrés en Europe depuis janvier et ils pourraient être plus d'un million avant la fin de l'année, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Antonio Guterres a souhaité que l'Europe soit un jour "capable d'agir de façon concertée afin d'avoir suffisamment de centres d'accueil aux points d'entrée, d'assurer les contrôles nécessaires et de répartir ces gens entre tous les pays européens". "Cela ne représenterait qu'un très petit pourcentage de la population européenne", a-t-il souligné. "Le nombre de gens qui arrivent en Europe par la Méditerranée, c'est moins de 2 pour 1.000 des citoyens de l'Europe." "Je n'ai pas vu de progrès ces six derniers mois. Je crois donc que les chiffres de 2016 seront probablement pires que ceux de 2015", a ajouté Antonio Guterres (Stephanie Nebehay; Henri-Pierre André et Guy Kerivel pour le service français)