Le gouverneur du Missouri mobilise la Garde nationale à Ferguson

FERGUSON (Reuters) - Le gouverneur de l'Etat du Missouri, Jay Nixon, a ordonné mardi une mobilisation de la Garde nationale à Ferguson, ville de la grande banlieue de St-Louis, après les violences qui ont accueilli lundi soir le non-lieu prononcé en faveur d'un policier blanc accusé d'avoir abattu un jeune Noir en août dernier. Les avocats de la famille de Michael Brown, le jeune Noir de 18 ans tué le 9 août, ont dénoncé mardi la décision du grand jury qui était appelé à statuer sur d'éventuelles poursuites contre le policier Darren Wilson. Lors d'une conférence de presse, Benjamin Crump et Anthony Gray, ont jugé la procédure injuste en raison d'un conflit d'intérêt et parce l'agent qui a tué Michael Brown n'a pas été soumis à un contre-interrogatoire. Selon eux, un procureur spécial aurait dû être désigné. Une dizaine de bâtiments ont été incendiés lundi soir à Ferguson et 61 personnes ont été interpellées, principalement dans la région de St Louis, pour des actes de cambriolage, de détention illégale d'armes et de réunion en bande organisée, a précisé la police. Le gouverneur de l'Etat, Jay Nixon, a indiqué mardi qu'il avait rencontré les responsables des services de sécurité et ordonné un déploiement renforcé de la Garde nationale afin de protéger les personnes et les biens dans les prochains jours. "Les violences du genre de celles que nous avons vues hier soir ne peuvent pas se répéter", a dit Jay Nixon sur son compte Twitter. Ses services ont précisé que "la Garde nationale garantissait la sécurité au bureau de la police de Ferguson, ce qui va permettre de libérer d'autres agents de sécurité pour protéger la population". "Cela va recommencer", a commenté James Hall, 56 ans, un habitant de Ferguson, localité à majorité noire et dont les forces de l'ordre sont majoritairement blanches. "S'ils (les jurés) l'avaient inculpé de quelque chose, cela ne se serait pas produit à Ferguson", a-t-il ajouté. Aucune victime n'a été signalée lors des émeutes qui se sont déclenchées lundi soir et se sont poursuivies mardi matin mais le chef de la police du comté de St Louis, Jon Belmar, a estimé qu'elles étaient "bien pires" que celles qui avaient fait suite à la mort du jeune Michael Brown. (Mary Wisniewski à Chicago, Jean-Philippe Lefief pour le service français)