Wall Street termine en lègère baisse après la Fed

par Lewis Krauskopf

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a dans l'ensemble fini en baisse mercredi après le statu quo observé par la Réserve fédérale à l'issue d'une réunion de politique monétaire de deux jours et alors que la séance a encore été marquée par de nombreuses publications de résultats.

La banque centrale a minimisé le ralentissement de la croissance de l'économie américaine au premier trimestre, tombée à un plus bas de trois ans, soulignant au contraire la solidité du marché de l'emploi, ce qui a conforté les anticipations d'une prochaine hausse des taux en juin.

Les investisseurs estiment désormais à 65% la probabilité d'un relèvement d'un quart de point de l'objectif des taux de fonds fédéraux ("fed funds") lors de la prochaine réunion de la Fed des 13 et 14 juin, montrent des données Thomson Reuters.

"La Fed a communiqué son credo sur des hausses de taux graduelles", a dit Ryan Sweet, économiste chez Moody's Analytics. "La prochaine fois qu'ils vont relever les taux, ce sera vraisemblablement en juin."

L'indice Dow Jones a grapillé 8,01 points (+0,04%) à 20.957,90. Le S&P-500, plus large, a perdu 3,04 points, soit 0,13%, à 2.388,13. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 22,82 points (0,37%) à 6.072,55.

L'indice des valeurs financières du S&P 500, dont les investisseurs considèrent qu'elles bénéficient d'un environnement de hausse des taux, a terminé en hausse de 0,33%.

Le S&P 500 évolue à des niveaux proches de son plus haut à la faveur d'une saison de résultats, ressortis dans l'ensemble au-dessus des attentes.

La hausse attendue des profits des entreprises du S&P 500 sur les trois premiers de l'année est désormais estimée à 14,2% en moyenne, au plus haut depuis 2011.

DOLLAR ET TAUX LONGS EN HAUSSE

Apple a terminé en baisse de 0,3%, ayant réduit les pertes initiales accusées au lendemain de l'annonce par le groupe américain d'un recul inattendu des ventes de l'iPhone pour son deuxième trimestre.

Sprint a plongé de 14,33% en dépit d'une perte réduite et du gain de nouveaux abonnés au premier trimestre, les investisseurs ayant surtout retenu que le quatrième opérateur mobile aux Etats-Unis ne semblait pas progresser vers une éventuelle fusion avec un concurrent.

Dans le secteur des médias, Viacom a chuté de plus de 7,5% et Twenty-First Century Fox de 5,1% après que Time Warner (-0,28%) a dit s'attendre à une baisse de ses revenus publicitaires au deuxième trimestre.

En revanche, le groupe New York Times a pris près de 12,6% après avoir fait état d'une progression record des abonnements à son offre numérique ayant compensé la baisse des ventes du journal papier. [nL8N1I55C2

Anadarko Petroleum a chuté de 7,7% après que l'explosion d'une maison dans le Colorado a été imputée par les autorités locales à un puit exploité par la compagnie pétrolière.

Le titre Delphi Automotive, en tête du S&P 500, a bondi de 11%. L'équipementier automobile a annoncé mercredi la scission de ses activités de transmission pour se concentrer sur le développement des technologies nécessaires aux véhicules autonomes et électriques.

Estée Lauder (+4,4%) a fait état mercredi d'un chiffre d'affaires trimestriel en progression de 7,5% grâce aux bonnes ventes de ses marques de cosmétiques, dont Tom Ford, Smashbox et La Mer.

Mondelez International a pris près de 3% après des résultats trimestriels supérieurs aux attentes en raison de réductions de coûts, de ventes solides de ses marques de chocolat et de prix plus élevés, en particulier en Amérique du Sud.

Yum Brands s'est adjugé près de 2,9% après que le propriétaires des enseignes KFC, Pizza Hut et Taco Bell, a fait état d'un bénéfice trimestriel en augmentation et supérieur aux attentes.

A contrario, Akamai Technologies, lanterne rouge du S&P 500, a dévissé de plus de 15,5% en réaction à des prévisions inférieures aux consensus pour le trimestre en cours.

Sur le marché des changes, le dollar a accru ses gains après la publication du communiqué de la Fed progressant de 0,35% face à un panier de devises de référence. L'euro s'échangeait à moins de 1,09 dollar, contre 1,0915 juste avant le communiqué de la Fed.

Les rendements des emprunts d'Etat, qui étaient pratiquement inchangés, se sont eux aussi orientés en hausse, le 10 ans repassant au-dessus de 2,32%.

L'or a cédé plus de 1%, à un plus bas depuis la fin mars, pénalisé par la hausse du dollar et après avoir enfoncé ses moyennes mobiles à 50 et à 200 jours.

Les cours du pétrole évoluent en ordre dispersé et ont peiné à à confirmer un rebond initial en raison de l'annonce par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) d'un recul moindre que prévu des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis la semaine dernière, qui a ravivé les craintes sur la lenteur de résorption des excédents sur le marché.

Le brut léger américain cède 0,21% à 47,59 dollars le baril tandis que le Brent prend 0,22% à 50,57 dollars.

(Marc Joanny pour le service français)