Wall Street consolide après le vote de la réforme fiscale

par April Joyner

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en très légère baisse mercredi, marquant une pause non loin de ses pics historiques le jour où le Congrès a voté la réforme fiscale voulue par Donald Trump, un texte qui, avec sa drastique réduction des impôts sur les sociétés, a fait voler Wall Street de record en record.

L'indice Dow Jones a cédé 0,11%, soit 28,10 points, à 24.726,65. Le S&P-500, plus large, a perdu 2,22 points, soit 0,08%, à 2.679,25. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 2,89 points (-0,04%) à 6.960,96.

La Chambre américaine des représentants a définitivement adopté dans la journée la réforme de la fiscalité voulue par le président américain, lui offrant son premier succès législatif majeur depuis son arrivée à la Maison blanche.

Ses deux principales dispositions portent sur une forte baisse du taux d'imposition sur les bénéfices des sociétés, ramené de 35% à 21%, et un taux d'imposition maximal de 37% sur les revenus des particuliers contre 39,6% actuellement.

De nombreux analystes et responsables de stratégies d'investissement ont déjà entrepris de relever fortement leurs anticipations de bénéfices pour 2018 pour prendre en compte les allègements d'impôts, même si l'impact de la réforme au-delà de l'an prochain est plus difficile à estimer.

Depuis la mi-novembre, le S&P 500 a gagné 4,5%, à la faveur notamment des valeurs bancaires, de celles liées aux transports et des autres qui devraient tirer le plus parti de la baisse des impôts.

Après cette envolée, nombre d'intervenants pensent que le marché actions va faire du surplace d'ici le 31 décembre, l'effet de la réforme fiscale ayant déjà été inscrit dans les cours.

A une dizaine de jours de la fin de l'année, le S&P 500 affiche une progression de près de 20% sur 2017, soit sa meilleure performance annuelle depuis 2013.

BAISSE DU TITRE PHILIP MORRIS

Le dollar a reculé face à un panier de devises internationales, les cambistes estimant que l'effet de la réforme fiscale a déjà été inscrite dans les cours. Cet accès de faiblesse du billet vert a porté l'or a un plus haut de deux semaines.

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts du Trésor ont atteint un pic de neuf mois.

"Le marché actions a fortement progressé ces derniers temps en se fondant sur le principe d'une adoption de la réforme fiscale, ce qui est désormais acquis. Ce qui reste un facteur d'incertitude est un possible "shutdown" de l'Etat fédéral américain mais les démocrates semblent faire marche arrière sur cette question", a estimé Stephen Massoca, vice-président chez Wedbush Securities.

Le compartiment énergétique a gagné 1,38%, affichant la plus forte hausse sectorielle de la séance, à la faveur notamment de la progression de quelque 1% des cours du brut dans la foulée de l'annonce d'une baisse plus marquée que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis.

L'indice Dow Jones du secteur dans transports a gagné 0,88% pour clôturer à un niveau record, porté par la bonne tenue de l'action FedEx, qui a gagné 3.5% après que le géant de la messagerie a annoncé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes.

Le titre Micron Technology a progressé de 4,02% suite à l'annonce pour le trimestre en cours d'une prévision de bénéfice supérieure aux attentes, le groupe apaisant les investisseurs qui craignaient que la demande pour les puces ait atteint un pic.

A la baisse, l'action Philip Morris a perdu 2,50% à la suite d'une enquête Reuters relatant les difficultés rencontrées par le géant de la cigarette dans la confection d'une cigarette électronique.

Quelque 6,17 milliards d'actions ont changé de main au cours de la séance, contre une moyenne de 6,84 milliards observée au cours de 20 derniers jours.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français)