Wall Street soulagée la hausse ralentie des salaires

par Sinéad Carew

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en hausse de plus de 1,5% vendredi, permettant au Nasdaq Composite d'atteindre un nouveau record, portée par des chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis qui ont tempéré les craintes d'une accélération de l'inflation et donc de la hausse des taux.

L'indice Dow Jones a gagné 1,77%, soit 440,53 points, à 25.335,74. Le S&P-500, plus large, a pris 47,60 points, soit 1,74%, à 2.786,57. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 132,86 points (+1,79%) à 7.560,81.

Après avoir accusé un net repli hebdomadaire la semaine précédente, les trois principaux indices de Wall Street ont respectivement gagné 3,3%, 3,5% et 4,2% sur l'ensemble de la semaine.

Les créations de postes ont augmenté bien plus fortement que prévu en février aux Etats-Unis, mais un ralentissement de la hausse des salaires laisse penser que l'accélération de l'inflation ne sera que progressive cette année.

Il y a un mois, les chiffres de l'emploi de janvier avaient créé un vent de panique sur les marchés actions en raison de données montrant que les salaires avaient enregistré leur plus forte progression sur un an depuis 2009.

Ce neuf mars 2018 marque le neuvième anniversaire de l'actuel marché haussier ("bull market") que connaît Wall Street, à ce stade le deuxième plus long de son histoire après celui qui a couru entre octobre 1990 à mars 2000, période qui a correspondu à la bulle "TMT".

Depuis un creux de 676,53 points touché en clôture de 9 mars 2009, le S&P 500 a bondi de quelque 305%, à la faveur essentiellement de la politique monétaire ultra-accommodante adoptée par la Réserve fédérale dans la foulée de la crise financière de 2007-2009.

Le marché actions a également été soutenu par la perspective d'un rencontre, encore impensable il y a quelques mois, entre le président américain Donald Trump et son homologue nord-coréen Kim Jong-un.

Dans la journée, Donald Trump s'est déclaré prêt à rencontrer Kim Jong-un d'ici au mois de mai en réponse à l'offre du leader nord-coréen d'organiser un sommet historique et inédit entre les Etats-Unis et la Corée du Nord.

CHUTE DES FABRICANTS DE JOUETS

Sur les autres principaux marchés financiers, le dollar est resté inchangé face à un panier de devises internationales tandis que le prix des emprunts du Trésor à 10 ans, comme souvent en cas de poussée de Wall Street, a cédé 0,25%.

Hormis celui regroupant les valeurs télécoms (-0,06%), tous les indices sectoriels du S&P 500 ont terminé dans le vert, emmené par celui regroupant les valeurs financières (+2,48%) et le compartiment industriel (+2,17%).

Le titre Goldman Sachs a pris 1,66% à 270,77 dollars alors que, selon le Wall Street Journal, Lloyd Blankfein se prépare à quitter dès la fin de cette année le poste de PDG de la banque, considérée comme l'une des plus influentes au monde.

L'action Chevron a affiché la plus forte hausse du Dow Jones, avec un gain de 3,41% à 117,22 dollars, grâce notamment à l'envolée de plus de 3% des cours du brut.

Aucune des 30 valeurs du Dow Jones n'a terminé dans le rouge, la moins bonne performance étant le fait de Verizon Communications, dont le titre est resté inchangé.

L'action Mattel a plongé de 7,11% à 14,84 dollars, accusant la plus forte baisse du S&P 500, et celle de Hasbro a perdu 2,06% à 91,46 dollars, les géants du jouet ayant pâti d'informations selon lesquelles le distributeur Toys 'R Us, l'un de leurs plus gros clients, prépare sa liquidation judiciaire, six mois après avoir déposé son bilan.

Quelque 6,82 milliards d'actions ont été échangées au cours de la séance, contre une moyenne quotidienne de 7,47 milliards observée au cours de 20 dernières séances.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français)