Wall Street finit sans changement malgré l'Iran

par Noel Randewich

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini mardi quasiment à l'équilibre après l'annonce par Donald Trump que les Etats-Unis se retiraient de l'accord multilatéral sur le programme nucléaire de l'Iran et rétablissaient des sanctions contre ce pays.

Cette décision du président américain était en grande partie attendue, ce qui explique la réaction limitée des investisseurs. Elle les a néanmoins incités à la prudence en raison des risques de nouvelles tensions au Moyen-Orient et de perturbations sur le marché pétrolier.

Les trois grands indices de Wall Street n'ont affiché que des variations marginales à l'issue de la séance.

L'indice Dow Jones a gagné 2,89 points (0,01%), à 24.360,21. Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs, a cédé 0,71 point, soit 0,03%, à 2.671,92. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a terminé sur un gain de 1,689 point, soit 0,02%, à 7.266,902.

La décision de Donald Trump "crée davantage d'incertitudes sur le plan international mais les gens ne devraient pas être surpris. On vend mais on ne baisse pas tant que ça", dit Michael O'Rourke, responsable de la stratégie de marché chez JonesTrading.

Donald Trump s'est dit disposé à négocier un nouvel accord avec l'Iran tandis que les pays européens signataires du texte de juillet 2015 ont insisté sur leur "engagement continu" et ont invité toutes les parties à la responsabilité.

CITIGROUP BRILLE

Des périodes de transition de trois à six mois vont aussi être accordées aux entreprises disposant déjà de contrats en Iran pour qu'elles aient le temps de s'adapter au rétablissement des sanctions.

"(Donald Trump) n'a pas fermé la porte et il n'a pas ignoré (les Iraniens). Il veut un nouvel accord. La porte est ouverte pour essayer de nouveau et il aurait probablement pu dire des choses plus dures", pense Brian Battle, directeur du trading chez Performance Trust Capital Partners.

L'indice S&P du secteur de l'énergie, en repli avant les annonces de Donald Trump, a finalement progressé de 0,78%, les cours du pétrole ayant réduit leurs pertes même si le brut léger américain est repassé sous 70 dollars le baril.

Citigroup a soutenu les valeurs bancaires à la suite d'une prise de participation du fonds activiste ValueAct Capital Partners au capital de l'établissement. Le titre a pris 3,65%, principal soutien au S&P-500.

Les investisseurs ont en revanche mal accueillis les projets prêtés à Comcast. Des sources ont rapporté à Reuters que le câblo-opérateur cherchait à obtenir de ses banques des lignes de crédit susceptibles d'atteindre un montant global de 60 milliards de dollars (50,4 milliards d'euros) en vue d'une offre en numéraire sur les activités de médias dont Twenty-First Century Fox a conclu la vente à Walt Disney pour 52 milliards.

Le titre Comcast a perdu 5,56% tandis que Fox a peu varié (-0,13%) et que Disney, qui publiait ses résultats trimestriels après la clôture, a lâché 0,67%.

Environ 6,9 milliards d'actions ont été échangées au cours de la séance sur les différents marchés américains, contre une moyenne de 6,5 milliards sur les 20 séances précédentes.

Le dollar a touché un pic en 2018 face à un panier de devises de référence, en raison notamment de la faiblesse de l'euro, tombé jusqu'à 1,1836 dollar, un plus bas depuis décembre, en raison des inquiétudes sur la situation politique en Italie.

Le rendement à 10 ans des emprunts du Trésor américain est légèrement monté, au-dessus de 2,97%.

(Avec Sinead Carew à New York et Medha Singh et Sruthi Shankar à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français)