Le départ des opposants syriens de Genève n'émeut pas la Russie

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov attends a joint news conference with his French counterpart Jean-Marc Ayrault following their meeting in Moscow, Russia, April 19, 2016. REUTERS/Maxim Zmeyev

EREVAN (Reuters) - La décision du Haut Comité des négociations (HCN) de l'opposition syrienne de quitter les pourparlers de Genève ne constitue une perte pour personne d'autre que pour elle-même, a estimé vendredi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en visite en Arménie. "S'ils ne veulent assurer leur participation qu'en posant des ultimatums auxquels les autres doivent se conformer, c'est leur problème", a-t-il dit. "Pour l'amour du ciel, ne courons pas derrière eux. Nous devons travailler avec ceux qui ne pensent pas à leur carrière ou aux moyens de satisfaire leurs parrains étrangers, avec ceux qui sont prêts à réfléchir au destin de leur pays", a-t-il poursuivi. Les membres de la délégation du HCN, mis sur pied par l'opposition syrienne en Arabie saoudite avec le soutien des Occidentaux, ont décidé de quitter Genève pour protester contre la détérioration de la situation militaire, de l'absence de progrès sur les questions humanitaires et de l'impasse totale dans les discussions relatives à la libération de prisonniers. L'envoyé spécial de l'Onu, Staffan de Mistura, a cependant affirmé que les pourparlers se poursuivraient la semaine prochaine. "Il ne faut jamais renoncer", a-t-il dit jeudi soir sur l'antenne de la télévision suisse RTS. "On ne peut pas laisser tomber cela, il faut renouveler le cessez-le-feu, il faut accélérer l'aide humanitaire et on va demander aux pays parrains (ndlr, du processus) de se réunir", a poursuivi le diplomate italo-suédois. La reprise d'intenses combats a mis à mal l'accord de "cessation des hostilité" entré en vigueur le 27 février à l'initiative de la Russie et des Etats-Unis dans le but affiché de permettre le bon déroulement des pourparlers de paix entre l'opposition et le régime de Bachar al Assad. A Genève, le chef de la délégation du gouvernement syrien, Bachar al Djaafari a déclaré vendredi avoir discuté des questions humanitaires avec l'envoyé spécial de l'Onu. Il a précisé qu'il le verrait de nouveau lundi. (Hasmik Mkrtchyan avec John Irish et Stephanie Nebehay à Genève; Nicolas Delame et Henri-Pierre André pour le service français)