Le déficit budgétaire au plus bas depuis 2008

Le déficit du budget de l'Etat français s'est établi à 67,8 milliards d'euros en 2017, soit une amélioration de 1,3 milliard par rapport à 2016 qui le porte à un plus bas depuis 2008, annonce mardi le ministère de l'Action et des Comptes publics dans un communiqué. /Photo d'archives/REUTERS/Yves Herman

PARIS (Reuters) - Le déficit du budget de l'Etat français s'est établi à 67,8 milliards d'euros en 2017, soit une amélioration de 1,3 milliard par rapport à 2016 qui le porte à un plus bas depuis 2008.

Ce chiffre est inférieur à la prévision initiale de 69,3 milliards d'euros fixée par la précédente majorité et se situe franchement en deçà de la prévision de 74,1 milliards établie par le gouvernement dans le collectif budgétaire de fin d'année, sous l'effet d'une activité plus dynamique que prévu en fin d'année qui a dopé les recettes fiscales.

"Les bons résultats constatés sur le solde budgétaire de l'Etat, obtenus grâce à la prudence de nos prévisions de recettes et à notre stratégie de maîtrise de la dépense publique, confortent la capacité du gouvernement à atteindre (la) cible" que le gouvernement s'est fixée de faire passer le déficit public sous 3% du PIB (produit intérieur brut) en 2017, peut-on lire dans le communiqué diffusé par le ministère de l'Action et des Comptes publics.

Le déficit public, dont le déficit de l'Etat est la principale composante, comprend aussi les soldes des comptes des administrations de sécurité sociale et des collectivités locales. Il sera connu fin mars.

"Ce premier effort de redressement des comptes publics sera poursuivi conformément à la loi de finances pour 2018 et à la loi de programmation des finances publiques adoptées en fin d'année", déclare le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, cité dans ce communiqué.

L'an dernier, l'objectif de dépenses des ministères a été "strictement tenu", à 237,5 milliards d'euros, précise le ministère.

Côté recettes, les rentrées fiscales ont dépassé la dernière prévision du gouvernement du fait d'une accélération en fin d'année, qu'il s'agisse des recettes de TVA (en amélioration d'un milliard d'euros) ou de l'impôt sur les sociétés (en amélioration d'environ 2,5 milliards, hors contribution exceptionnelle).

Les rentrées liées à l'impôt sur le revenu ont été globalement en ligne avec les attentes, souligne-t-on à Bercy.

"Ce résultat (de réduction du déficit budgétaire) a été obtenu non seulement parce que la dépense a été tenue mais aussi parce que l'intégralité du surcroît de recettes a été consacrée à la réduction du déficit", précise-t-on de même source.

La contribution exceptionnelle pour les grandes entreprises mise en place dans la première loi de finances rectificative (LFR) afin de compenser la moitié des coûts liés à l'invalidation de la taxe sur les dividendes "a été exécuté(e) dans des conditions très proches de ce qui avait été prévu", est-il précisé dans le communiqué diffusé par le ministère.

Ce dispositif a généré un rendement de 4,9 milliards d'euros, permettant de compenser une part importante des remboursements dus aux entreprises qui se sont finalement élevés à près de 5,3 milliards d'euros.

La prévision de déficit budgétaire, fixée à 69,3 milliards d'euros dans la loi de finances initiale votée sous la présidence de François Hollande, avait été relevée à plusieurs reprises par le gouvernement actuel, qui avait mis en avant les dépenses non budgétées héritées du précédent exécutif.

Elle avait été relevée à 76,5 milliards à la rentrée, puis à 76,9 milliards dans la première LFR.

La prévision de déficit avait finalement été fixée à 74,1 milliards d'euros dans la LFR de fin d'année, une amélioration notamment liée à des rentrées fiscales meilleures que prévu.

Des sources gouvernementales allemandes ont annoncé la semaine dernière que l'Etat fédéral avait dégagé un excédent budgétaire de 5,3 milliards d'euros l'an dernier.

(Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)