Le Conseil de sécurité a voté de nouvelles sanctions contre Pyongyang

"Il ne faut pas se faire d'illusion et penser que nous avons résolu le problème. Loin de là. La menace nord-coréenne ne nous a pas quittés, elle devient rapidement plus dangereuse", a déclaré l'ambassadrice américaine aux Nations unies, Nikki Haley (photo). /Photo prise le 5 juillet 2017/REUTERS/Mike Segar

NATIONS UNIES (Reuters) - Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté samedi à l'unanimité l'instauration de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord, qui a procédé en juillet au tir expérimental de deux missiles. La résolution présentée par les Etats-Unis ambitionne de réduire d'un tiers le montant des exportations nord-coréennes, actuellement estimées à 3 milliards de dollars par an (2,55 milliards d'euros). "Il ne faut pas se faire d'illusion et penser que nous avons résolu le problème. Loin de là. La menace nord-coréenne ne nous a pas quittés, elle devient rapidement plus dangereuse", a déclaré l'ambassadrice américaine aux Nations unies, Nikki Haley. "De nouvelles actions sont nécessaires. Les Etats-Unis prennent et vont continuer à prendre des mesures défensives prudentes pour nous protéger ainsi que nos alliés", a-t-elle ajouté, précisant que les exercices conjoints avec la Corée du Sud se poursuivraient. Pyongyang accuse les Etats-Unis et la Corée du Sud d'attiser les tensions par ces exercices militaires. Les nouvelles sanctions proscrivent l'exportation de charbon, fer, minerai de fer, plomb, minerai de plomb et fruits de mer coréens. Elles interdisent en outre l'établissement de nouvelles coentreprises avec la Corée du Nord ou l'apport de nouveaux financements à des coentreprises existantes, et proscrivent une augmentation du nombre d'employés nord-coréens travaillant à l'étranger. La résolution prévoit de sanctionner neuf personnes et quatre entités supplémentaires. La première banque de change nord-coréenne est notamment sanctionnée par un gel de avoirs et une interdiction de voyager. Le projet de résolution américain a été négocié pendant près d'un mois avec la Chine, principal allié de la Corée du Nord, avant d'être présenté par Washington au Conseil de sécurité. Pékin a appelé samedi à mettre un point d'arrêt au déploiement du système de défense anti-missile Thaad en Corée du Sud et à démanteler les installations existantes, a déclaré l'ambassadeur chinois au Nations unies, Liu Jieyi. "Le déploiement du système Thaad ne va pas apporter de solution à la question des essais nucléaires et tirs de missiles" de la Corée du Nord, a-t-il dit au Conseil de sécurité après le vote des sanctions. L'émissaire chinois a également invité la Corée du Nord à "cesser de prendre des mesures susceptibles d'intensifier les tensions". La Corée du Nord est sous le coup de sanctions de l'Onu depuis 2006 en raison de son programme d'armement et nucléaire. (Michelle Nichols, Julie Carriat pour le service français)