Le choléra se propage d'Irak à d'autres pays de la région

par Isabel Coles ERBIL, Irak (Reuters) - L'épidémie de choléra qui s'est déclarée en Irak s'est propagée à la Syrie, au Koweït et à Bahreïn et risque de se transformer en épidémie régionale alors que des millions de pèlerins chiites se préparent à se rendre en Irak, estime le directeur pour l'Irak de l'Unicef, Peter Hawkins. La maladie, qui peut entraîner une mort rapide par déshydratation ou des difficultés rénales, a été détectée à l'ouest de Bagdad en septembre. Elle a depuis infecté environ 2.200 personnes en Irak et a fait six morts. Plusieurs millions de musulmans chiites sont attendus en décembre en Irak pour l'Arbaïn, fête religieuse qui marque la fin de la période de deuil observée chaque année en commémoration de l'assassinat à Kerbala en Irak du petit-fils du prophète Mahomet, dont la mort, en 680, a entraîné le grand schisme entre chiites et sunnites. L'Unicef travaille avec les dignitaires chiites des villes de Nadjaf et Kerbala pour transmettre l'information sur les moyens de se protéger du choléra, qui est endémique en Irak et dans la région en général, a indiqué Peter Hawkins, qui a accordé une interview à Reuters jeudi. L'Irak, occupé à lutter contre l'Etat islamique qui s'est emparé d'une partie de son territoire l'an dernier, manque de fonds. En outre, le conflit a déplacé plus de trois millions de personnes, dont beaucoup vivent dans des camps dans des conditions propices à la propagation du choléra. Il suffit de mordre dans un aliment ou de boire une gorgée d'eau contaminés pour attraper la maladie. Un cas sur cinq de choléra en Irak touche des enfants. Dans plusieurs parties du pays, la rentrée scolaire a été retardée d'un mois par mesure de précaution, précise l'Unicef dans un communiqué. En réponse à l'épidémie, l'Unicef distribue notamment de l'eau en bouteille, mais, comme la plupart des associations humanitaires en Irak, elle manque de fonds. (Danielle Rouquié pour le service français)