Le Chili refuse de signer le pacte de l'Onu sur les migrations

SANTIAGO (Reuters) - Le Chili s'est ajouté dimanche à la liste des pays qui refusent de signer le Pacte mondial sur les migrations des Nations unies, selon des propos de son ministre de l'Intérieur rapportés par la presse.

Rodrigo Ubilla a déclaré au journal El Mercurio que le président Sebastian Piñera n'enverrait pas de représentant à la cérémonie de signature lundi à Marrakech.

"Notre position est claire. L'immigration n'est pas un droit de l'homme. Les Etats ont le droit de déterminer les critères d'accueil des ressortissants étrangers", a-t-il dit.

Le ministère de l'Intérieur n'a pas répondu aux sollicitations de Reuters.

La population du Chili a été multipliée par cinq au cours des 30 dernières années, période pendant laquelle le pays a accueilli de nombreux réfugiés en provenance du Venezuela, de Haïti, de République dominicaine et de Colombie.

Le durcissement de la politique migratoire est une promesse de campagne de Sebastian Piñera, dont le gouvernement de centre-droit est arrivé au pouvoir en mars dernier.

Le Pacte sur les migrations a été validé en juillet dernier par l'ensemble des pays membres de l'Onu sauf les Etats-Unis. Mais plusieurs pays, comme Israël, l'Australie, la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie, la Bulgarie, l'Autriche et la Pologne ont depuis annoncé qu'ils ne le signeraient pas.

Le texte, qui n'est pas contraignant, recense 23 objectifs de coopération, des ambitions communes et responsabilités partagées en matière de migrations.

Il précise noir sur blanc que chaque Etat est libre de décider qui il souhaite accueillir, ce qui n'a pas empêché de nombreux responsables de droite et d'extrême droite, y compris en France, de le présenter comme un encouragement à l'immigration massive.

(Aislinn Laing; Tangi Salaün pour le service français)