Le chef des Tories affirme que le Brexit sera mis en place

Le vote des Britanniques en faveur d'un "Brexit" lors du référendum du 23 juin doit avoir un caractère obligatoire, et l'article 50, qui engage officiellement le processus de sortie de l'Union européenne, sera invoqué avant les prochaines législatives britanniques. /Photo prise le 20 juillet 2016/REUTERS/UK Parliament/Jessica Taylor

LONDRES (Reuters) - Le vote des Britanniques en faveur d'un "Brexit" lors du référendum du 23 juin doit avoir un caractère obligatoire, et l'article 50, qui engage officiellement le processus de sortie de l'Union européenne, sera invoqué avant les prochaines législatives britanniques, déclare dimanche le président du Parti conservateur. Les prochaines élections parlementaires sont prévues en 2020. Patrick McLoughlin, porté à la présidence des Tories par la nouvelle Première ministre Theresa May, a déclaré à la BBC que l'issue du référendum signifiait que le Royaume-Uni devait désormais recouvrer le contrôle de ses propres frontières et qu'un frein serait mis à l'immigration. Prié de réagir à un article de The Observer selon lequel l'idée d'un "frein d'urgence" à la libre circulation des personnes était en discussion, ce qui permettrait au Royaume-Uni de continuer d'avoir accès au marché unique européen, Patrick McLoughlin s'est montré évasif : "Nous verrons". "J'affirme sans ambiguïté que le résultat du référendum a une valeur contraignante sur le parlement", a-t-il dit en revanche. La BBC a rapporté samedi que quelques jours avant le référendum du 23 juin, le Premier ministre d'alors, David Cameron, avait téléphoné à la chancelière Angela Merkel pour demander des concessions sur la libre circulation des personnes, même si l'idée, au bout du compte, a été écartée. L'immigration a été au coeur de la campagne sur la question du Brexit. Si Theresa May, qui avait fait modérément campagne pour le "Remain" a assuré qu'elle conduirait le Royaume-Uni hors de l'UE, les partisans du maintien affirment que le résultat du référendum n'a qu'une valeur consultative. Au moins sept actions en justice ont été engagées en faisant valoir que le parlement devait avoir le dernier mot sur le fait d'invoquer ou non l'article 50 du Traité de Lisbonne, pour engager le compte à rebours vers une sortie de l'UE. Theresa May a laissé entendre que les négociations sur la sortie du Royaume-Uni ne pourraient pas commencer cette année. La Haute cour de Londres a décidé ces jours-ci de se réunir en audience sur la question de la contestation du Brexit à la mi-octobre et les avocats ont déclaré qu'il était fort probable que l'affaire soit entendue ensuite par la Cour suprême à la mi-décembre. (Jemima Kelly; Eric Faye pour le service français)