Le Burundi refuse le déploiement de la police de l'Onu

Le président du Burundi, Pierre Nkurunziza. Le Burundi refuse l'envoi de 228 officiers de police de l'Onu sur son territoire, voté vendredi dernier par le Conseil de sécurité pour faire respecter l'ordre et les droits de l'homme dans le pays en crise depuis un an. /Photo prise le 16 mai 2016/REUTERS/Evrard Ngendakumana

BUJUMBURA (Reuters) - Le Burundi refuse l'envoi de 228 officiers de police de l'Onu sur son territoire, voté vendredi dernier par le Conseil de sécurité pour faire respecter l'ordre et les droits de l'homme dans le pays en crise depuis un an. "Concernant le déploiement de la force de police, le gouvernement du Burundi rappelle au Conseil de sécurité que (...) chaque résolution (...) doit être approuvée par le pays hôte, ce qui n'était malheureusement pas le cas", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du gouvernement. Ce dernier a indiqué que l'envoi de policiers serait une "violation de la souveraineté de son territoire". Plus de 450 personnes sont mortes depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 son intention de briguer un troisième mandat, qu'il a remporté lors d'une élection en juillet dernier. Depuis, des membres du gouvernement et de l'opposition, qui accusaient le président de violer la Constitution, ont été tués. Environ 250.000 personnes ont fui les violences, qui font craindre une reprise du conflit ethnique qui a fait rage de 1993 à 2005 au Burundi, divisé entre les ethnies Hutu et Tutsi comme son voisin rwandais. L'ambassadeur du Burundi aux Nations unies, Albert Shingiro, a annoncé en juillet que le pays accepterait uniquement le déploiement de 50 officiers de police non-armés de l'Onu. Pour dépêcher des forces de police, les Nations unies doivent obtenir le consentement du Burundi. (Clément Manirabarusha, Laura Martin pour le service français, édité par Tangi Salaün)