L'Azerbaïdjan dénonce un bombardement arménien, menace de représailles

L'AZERBAÏDJAN DÉNONCE UN BOMBARDEMENT ARMÉNIEN, MENACE DE REPRÉSAILLES

BAKOU/EREVAN (Reuters) - L'Azerbaïdjan a accusé dimanche les forces arméniennes de bombarder la deuxième ville du pays et menacé Erevan de représailles militaires, franchissant une nouvelle étape dans l'escalade du conflit dans l'enclave sécessionniste arménienne du Haut-Karabakh.

Les autorités d'Erevan ont démenti tout bombardement visant l'Azerbaïdjan mais les autorités du Haut-Karabakh ont dit avoir pris pour cible une base aérienne militaire à Ganja.

Deuxième ville du d'Azerbaïdjan, avec 335.000 habitants, Ganja est située à environ 100 km au nord de Stepanakert, la "capitale" du Haut-Karabakh, et à 80 km de la ville arménienne de Vardenis.

Selon les autorités azerbaïdjanaises, un habitant de Ganja a été tué lors du bombardement, qui fait planer la menace d'un conflit ouvert entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie.

"L'Azerbaïdjan détruira les cibles militaires d'où partent les tirs contre sa population jusqu'en Arménie", a menacé Hikmet Hajiyev, un conseiller du président azerbaïdjanais.

Selon lui, d'autres civils azerbaïdjanais ont été tués par les combats dans une région frontalière du Haut-Karabakh.

Les autorités séparatistes ont quant à elles affirmé que 18 civils ont péri et 90 ont été blessées dans des bombardements qu'elles imputent aux forces azerbaïdjanaises en l'espace d'une semaine.

Le conflit déclenché par les forces de Bakou il y a une semaine est monté en intensité ces derniers jours, au risque de s'internationaliser, la Turquie soutenant l'Azerbaïdjan tandis que l'Arménie a un pacte militaire avec la Russie.

Ilham Aliev, le président azerbaïdjanais, a exigé des autorités arméniennes qu'elles présentent un calendrier de retrait de leurs forces armées de l'enclave et des territoires qui l'entourent, faute de quoi son armée n'interrompra pas son offensive.

"Le Haut-Karabakh est un territoire azéri. Nous devons le récupérer et nous le récupérerons", a-t-il dit dans une allocution télévisée.

(Nailia Bagirova et Nvard Hovhannisyan, version française Tangi Salaün)