L'avenir du photovoltaïque s'invente en Savoie

Au Bourget-du-Lac, chercheurs et ingénieurs mettent au point les cellules photovoltaïques de demain. À coup de gains minuscules sur tous les paramètres, ils en améliorent les performances. Avec, en ligne de mire, une production à grande échelle.

Cet article est issu du magazine Les Indispensables de Sciences et Avenir n°214 daté juillet/ septembre 2023.

Les voitures électriques du personnel, qui attendent sagement leur recharge sous une ombrière revêtue de panneaux solaires, donnent le ton. Au Bourget-du-Lac, près de Chambéry (Savoie), le campus de l’Institut national de l’énergie solaire (Ines) est, avec l’Institut photovoltaïque d’Île-de-France, un des poids lourds de la recherche française sur le domaine.

"Nos trois objectifs majeurs : rendement, coût et durabilité du photovoltaïque, résume Anis Jouini, chef du département des Technologies solaires du CEA-Liten (Laboratoire d'innovation pour les technologies des énergies nouvelles et les nanomatériaux), l'un des pôles majeurs de l'Ines avec près de 400 personnes employées sur le site. Le solaire va prendre une part importante dans les systèmes électriques. En cinquante ans, environ 1.000 gigawatts ont été installés dans le monde. Selon les projections de l'Agence internationale de l'énergie, on en mettra autant en place dans les quatre ou cinq prochaines années ! Le problème, pour l'Europe, c'est de réaliser ce déploiement avec du matériel qui, aujourd'hui, n'est pas produit sur notre continent. C'est pourquoi notre laboratoire développe des innovations destinées à des entreprises européennes, afin de réindustrialiser la filière solaire."

La recherche, ici, n'est donc pas fondamentale, mais technologique. Delphine Cherpin, adjointe d'Anis Jouini, désigne un bloc à l'éclat métallique : du silicium à l'état cristallin, c'est-à-dire dont les atomes sont disposés de manière ordonnée. Parce qu'il absorbe particulièrement bien la lumière, le silicium est devenu la base des cellules photovoltaïques. Il est fabriqué à partir d'un matériau peu coûteux : du quartz ou du sable, dans lequel il se trouve à l'état oxydé. En le passant dans un four pour libérer l'oxygène, on obtient du silicium pur à 98 %. Les 2 % d'impuretés restantes, qui pourraient nuire aux propr[...]

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