L'Autriche veut plafonner le nombre de demandes d'asile

Migrants à la frontière entre l'Autriche et l'Allemagne. L'Autriche annonce son intention de plafonner cette année à 37.500 le nombre de demandes d'asile (contre 90.000 en 2015) et de renforcer "massivement" les contrôles aux frontières pour endiguer l'afflux de migrants. /Photo prise le 22 novembre 2015/REUTERS/Michael Dalder

VIENNE (Reuters) - L'Autriche a l'intention de plafonner cette année à 37.500 le nombre de demandes d'asile et de renforcer "massivement" les contrôles aux frontières pour endiguer l'afflux de migrants, annoncé mercredi le chancelier Werner Faymann, issu du Parti social démocrate. L'an dernier, environ 90.000 étrangers ont déposé une demande d'asile en Autriche. Plusieurs centaines de milliers y sont entrés depuis le début du mois de septembre. Dans leur grande majorité, ils ont poursuivi leur route jusqu'en Allemagne, mais certains sont restés. Face à cette situation, les ministres autrichiens, de gauche comme de droite, ont adopté une ligne de plus en plus dure, et le Parti de la liberté (FPÖ, extrême droite, dans l'opposition) monte dans les sondages. Le projet du chancelier Faymann a été approuvé lors d'une réunion entre membres de son gouvernement et représentants des provinces, des villes et d'autres collectivités locales. Il propose que les demandes d'asile soient limitées à 1,5% de la population autrichienne, forte de 8,5 millions d'habitants, et soient étalées sur les quatre prochaines années. Le nombre de demandes d'asile devra donc être limité à 37.500 en 2016 et ramené à 25.000 en 2019. "Nous devons également instaurer massivement des contrôles à nos frontières", a dit Werner Faymann. La chancelière allemande Angela Merkel, qui n'a pas voulu commenter la décision autrichienne, a réaffirmé que son pays souhaitait que la crise des réfugiés fasse l'objet d'une solution européenne commune "afin de s'attaquer aux causes de la migration et de réduire le nombre de réfugiés de manière significative et notable". Pour le vice-chancelier Sigmar Gabriel, qui s'est exprimé en marge du Forum économique mondiale de Davos, l'initiative autrichienne est un "appel à l'aide" adressé à l'Union européenne. Fermer les frontières, a-t-il ajouté, conduirait à une "catastrophe économique". (Eric Faye et Pierre Sérisier pour le service français)