Laurent Garnier annonce son retour après s'être battu contre un cancer

Ce monstre sacré de l'électro révèle avoir fait face à un cancer "au niveau de la gorge". Il retrouvera ses platines dès le mois de novembre.

"J'ai eu un cancer, il ne m'a pas eu, donc j'annonce mon retour": le Français Laurent Garnier, DJ monstre sacré, revient, soucieux d'en "faire moins et rester dans le qualitatif", réflexion déjà mûrie avant la maladie.

À la question "comment ça va ?", la réponse se fait étayée. "Ça va beaucoup mieux. J'ai arrêté pendant six mois, j'ai eu un cancer, au niveau de la gorge, il n'y a rien à cacher, je me suis battu tout l'été, il ne m'a pas eu, donc j'annonce mon retour", éclaire pour l'AFP le DJ référence, dont le sourire s'entend au téléphone.

"Le DJ qu'écoutent les DJs" - comme le dit Jeff Mills, monument de la techno, dans le documentaire Laurent Garnier, Off the Record dédié au Français - indiquait le 14 avril sur ses réseaux sociaux que des "raisons de santé" l'obligeaient à annuler toutes ses dates "jusqu'à la fin de l'été".

Et l'atmosphère virait au crépusculaire avec la sortie le 26 mai de l'album 33 tours et puis s'en vont, avec un ultime morceau intitulé ... Et puis s'en va!.

"Quelle ironie ! Quand on terminait l'album, je ne savais pas encore que j'allais m'arrêter et, plus tard, ça nous a fait pas mal rire avec mon équipe, même si les news n'étaient alors pas très fun", rembobine l'ancien résident de la Haçienda à Manchester ou du Rex Club à Paris.

Cet album traduit surtout ses questionnements: "À 57 balais, être DJ, c'est bizarre, entouré de DJs plus jeunes, devant un public plus jeune. Je me disais 'est-ce que je suis toujours légitime?'"

Moins, mais mieux

Avant que la maladie n'arrive, Garnier avait déjà décidé de "continuer différemment". "Je ne vais plus faire 15 week-ends de suite. L'idée, c'est de faire moins et rester dans le qualitatif, passer au moins deux jours sur place, prendre le train plutôt que l'avion":

"Ça fait déjà des années que je refuse pas mal de choses, que je ne prends pas de dates parce qu'elles sont bien payées mais parce que ce sont des endroits où j'ai envie de jouer, où je me sens en famille".

Le 25 novembre, il sera au festival Polaris en Suisse, le 9 décembre au Koko à Londres pour un set disco et le 17 décembre au Sucre à Lyon.

Garnier sent aujourd'hui le "besoin de retourner" à ses "racines": "être DJ, partager en jouant la musique des autres, pour faire danser les gens". Avec cette envie de se retrouver face à son public, "plus que présent pendant mon absence: mon album a eu du succès alors que je n'étais même pas là pour le défendre".

Auparavant, Garnier montera le son le 9 novembre sur Fip, aux commandes de Comme à la radio, pour "4 heures en direct, 4 heures de conversation en musique, pour voyager à travers la vie d'un artiste", comme le présente la radio française

"Défricheur"

Si sa casquette de compositeur reste pour l'heure sur le porte-manteau, Garnier continue de superviser les sorties de disques sur le label Cod3 QR, co-géré avec Scan X, autre DJ-producteur.

Avec sa nouvelle radio en ligne, [Deep]Search, ce boulimique de musiques est toujours "défricheur" au milieu de toutes ces "plateformes gérées par un algorithme qui ne peut pas tout faire".

Pendant sa convalescence, l'intelligence artificielle a fait parler d'elle dans l'industrie musicale. "Je reste profondément humain, les machines peuvent faire plein de choses mais je doute qu'elles arrivent à être aussi funky que James Brown".

Dans l'actualité récente, Garnier s'est réjoui des 25 ans de la Techno Parade à Paris, lui l'ambassadeur d'une musique électronique longtemps diabolisée. Il n'a pas été contacté pour la cérémonie d'ouverture des JO de Paris 2024, alors que les Daft Punk ont, eux, décliné. "Je pense que je ne suis pas assez populaire", conclut-il, toujours profil bas après 35 ans de carrière.

Article original publié sur BFMTV.com

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