Laurent Blanc, c'est quoi le problème ?

LIGUE 1 - Sans club depuis juin 2016 et son départ du PSG, Laurent Blanc a bien failli succéder à Sylvinho à Lyon, avant de finalement se faire griller la politesse par Rudi Garcia. Mais pourquoi donc le "Président" tarde-t-il autant à retrouver un banc, alors que son palmarès devrait lui ouvrir bien des portes ? Tentative de réponses.

Football Soccer - Olympique Marseille v Paris St Germain - France Cup Final - Stade de France, Saint-Denis, France - 21/05/2016.  Paris St Germain's coach Laurent Blanc sings anthem.       REUTERS/Gonzalo Fuentes
1242 jours sans banc pour Lolo Blanc...

Parce qu'il n'intervient pas assez dans les médias

Loin des yeux loin du cœur. Trop peu présent dans les médias depuis 3 ans et 4 mois, en dépit de quelques récents efforts, Laurent Blanc paye sûrement cette distance, conjuguée à son caractère taiseux et méfiant. Dans l'éco-système médiatique actuel, où tout n'est qu'instantanéité, ce manque d'expansivité peut poser problème. C'est triste mais c'est un fait. Bien sûr, cela ne l'a pas empêché d'être reçu par l'état major lyonnais. Mais au final, le plus convaincant a été Rudi Garcia, notamment parce qu'il a été le plus "friendly" avec Juninho. Garcia a l'art de séduire les bonnes personnes pour arriver à ses fins. A ce stade, ce n'est plus du foot, c'est de la politique. Et de la politique, Blanc ne sait pas en faire, malgré son surnom de “président”.

Parce que ses exigences salariales seraient trop importantes

Blanc serait trop exigeant financièrement ? Selon RMC, son salaire conséquent serait l’une des raisons qui expliqueraient l'échec de sa venue à Lyon. Si pour certains, le “Président” devrait revoir ses intentions (vraiment) à la baisse, notamment parce qu'il a empoché 22 millions d'euros du PSG il y a 3 ans et qu'il n'est plus dans le besoin, pour d'autres, il n'est pas question qu'il se brade. Laurent Blanc a en effet réussi partout où il est passé : à Bordeaux d'abord, il fut notamment champion de France 2009, puis avec l'équipe de France, il fut ensuite quart de finaliste de l'EURO 2012, se frappant le "sale boulot" de redresser la sélection tricolore après le fiasco de Knysna. Enfin, au PSG, il a empilé les titres comme des perles, avec 11 trophées au total. Ce bilan a un prix, forcément.

Parce que sa réputation lui joue des tours

L'autre problème du champion du monde 98 réside dans sa réputation. Ce qui se dit sur lui est souvent très déformé et exagéré : "Blanc, pas assez bosseur", clame la rumeur. Mais comment gagner autant de titres sans travailler d'arrache pied ? "Blanc est trop dépendant de Jean-Louis Gasset", martèlent certains spécialistes. Mais même si Gasset est un excellent coach adjoint, et un numéro 1 convaincant, il n'est en aucun cas un magicien. Après 1242 jours sans banc, Laurent Blanc semble donc dans une impasse. Trouver un club à sa mesure, avec des moyens, où il ne jouera pas les pompiers, et où il pourra imposer sa vision d'un football technique et de possession, risque de devenir de plus en plus compliqué. Manchester United, où Solskjær est clairement menacé et où Blanc a laissé une bonne impression en tant que joueur, semble être son dernier espoir de reprendre du service lors de l'exercice 2019-2020.

Fred Azilazian