L'Assemblée nationale se penche sur une meilleure prise en charge psychologique des fausses couches

Mettre fin à ce tabou. Les députés de la commission des Affaires sociales se penchent ce mercredi sur une proposition de loi pour une meilleure prise en charge de la fausse couche déposée par la députée Modem Sandrine Josso.

En France, la fausse couche correspond à un arrêt spontané de la grossesse avant la 22ème semaine d’aménorrhée, soit environ 5 mois. Une femme sur 10 est touchée au moins une fois dans sa vie par une fausse couche et les fausses couches concernent 200.000 grossesses chaque année.

Anxiété, hypervigilance et dépression

Il n'existe pourtant aucun protocole d'accompagnement psychologique spécifique. Il y a urgence alors que des études pointent plusieurs mois après cet évènement des troubles fréquents d'anxiété et d'hypervigilance. D'après l'American Journal of Obstetrics 10% des femmes concernées souffriraient ainsi de dépression dans les semaines suivantes.

La proposition de loi propose donc de "favoriser l'accompagnement psychologique des femmes victimes" et demande à l'Assurance maladie "de veiller à cette prise en charge". Elle pourrait être effectuée par un médecin ou une sage-femme et financée par des majorations de taxe sur le tabac.

Seule une convention collective propose un congé dédié

Une proposition de loi avait déjà été portée par l'ancienne députée Renaissance Paola Forteza lors de la précédente mandature, sans aboutir. Elle défendait notamment la mise en place d'un congé spécial de trois jours pour les femmes concernées et leur partenaire. L'ex-parlementaire proposait également une campagne publique d'information et la mise en place d'un numéro vert.

Pour l'instant, seules les organisations syndicales du secteur des technologies et du conseil ont signé un accord permettant la mise en place d'un congé fausse couche en février. Il permettra aux parents de de pouvoir s'arrêter deux jours en cas d'interruption spontanée de grossesse avant 22 semaines.

Cette proposition de loi pourrait être examinée lors de la niche parlementaire du Modem au printemps.

Article original publié sur BFMTV.com