Lassées du “mépris” contre le foot féminin, des joueuses argentines claquent la porte

“Depuis longtemps, j’en ai assez du mépris contre le football féminin” : avec ce message sur Instagram, repris notamment par le quotidien Clarín, Eliana Stábile, titulaire de la sélection nationale, a rejoint, mardi 28 mai, trois de ses camarades qui avaient démissionné la veille. C’est donc peu dire, commente le journal, que “la sélection féminine de football traverse des heures agitées” au pays des champions du monde.

Les quatre joueuses, quelques jours avant deux matchs amicaux prévus contre le Costa Rica vendredi 31 mai et lundi 3 juin, ont lancé des attaques contre la Fédération argentine de football. Eliana Stábile a martelé :

“Nous voulons être estimées à notre juste valeur, espérons que la prochaine génération ne vivra pas ce que nous vivons.”

Une autre des quatre internationales, Julieta Cruz, issue, comme ses trois collègues, du Boca Juniors, le seul club entièrement professionnel du championnat féminin, avait lancé en démissionnant : “Arrive un moment où les injustices te fatiguent : le fait de n’être pas entendues ou, encore pire, d’être humiliées.”

“Nous faire passer pour des couillonnes”

Lorena Benítez avait, elle, déclaré : “J’ai décidé de ne pas participer au déclin.” Le quotidien sportif Olé relate : “Elle a durement critiqué le manque de professionnalisme [de la fédération], en précisant notamment que, durant certains jours d’entraînement, les joueuses ne recevaient ni petit déjeuner ni déjeuner. […] Elle a également révélé que les matchs n’étaient pas indemnisés par la fédération argentine, même quand ils étaient programmés par la Fifa” – la fédération internationale. La joueuse a ajouté :

“La réponse est toujours la même : ‘Il n’y a pas d’argent’.”

“Pendant ce temps, a-t-elle continué, les membres de nos familles doivent payer 5 000 pesos [5,2 euros] pour entrer dans le stade… Il y a des millions de petites choses comme ça, pour nous faire passer pour des couillonnes.”

La fédération a nié ces accusations tout en admettant certains “faits exceptionnels” et, affirme Olé dans cet autre article, “a entamé une autocritique”. “Elle a en tout cas montré son double visage, écrit depuis Buenos Aires le site El País América, d’un côté elle multiplie de juteux contrats grâce à son titre remporté au Qatar en 2022, de l’autre elle est montrée du doigt pour ne rien payer à ses joueuses, pas même un déjeuner.”

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