Le larynx hors-normes des baleines à fanons

En étudiant des cétacés à fanons échoués, des chercheurs ont levé le voile sur la capacité des baleines à produire des sons à basses fréquences. Leur larynx aurait évolué d’une manière tout à fait unique. Mais cette particularité anatomique rend leur communication très vulnérable aux bruits anthropiques…

La voix de la baleine bleue est la plus puissante du règne animal. Ses chants restent audibles sur plusieurs centaines de kilomètres. Ils sont composés de vocalises à basses fréquences, entre 7Hz et 22kHz, comme les autres espèces de la famille des "vraies" baleines ou cétacés à fanons (mysticètes) dont la baleine bleue fait partie.

Mais si leurs chants ont été découverts il y a plus de 50 ans, les scientifiques ignoraient jusqu’à maintenant comment elles produisaient leurs vocalisations complexes. Des chercheurs danois et autrichiens font la lumière sur cette étonnante capacité que les baleines doivent à l’évolution de leur larynx. Leurs résultats ont été publiés dans la prestigieuse revue Nature.

L’évolution vers le milieu aquatique

Il y a 50 millions d’années, l’ancêtre des baleines à dents et à fanons vivait sur la terre ferme. Son nom ? Pakicetus. Un mammifère quadrupède mesurant un à deux mètres de long.

Son larynx avait alors deux fonctions. D'une part, protéger les voies respiratoires et de l’autre produire des sons. "Cependant, sa transition vers la vie aquatique a imposé de nouvelles exigences strictes au larynx pour éviter l'étouffement sous l'eau", explique Tecumseh Fitch.

Des structures différentes se sont donc développées chez les baleines à fanons. Elles lui permettent d’émettre des vocalises malgré cette nouvelle contrainte.

L’être humain possède 2 cartilages mobiles au sein du larynx : les aryténoïdes. Ce sont eux qui modifient la position des cordes vocales pour produire différents sons. Mais chez les baleines, ces minuscules cartilages ont évolué en longs cylindres, fusionnés à leur base.

"Ils forment une grande structure rigide en forme de U qui s'étend sur presque toute la longueur du larynx", explique Coen Elemans, spécialiste de la voix et co-directeur de l’étude. Cette forme permet de maintenir les voies respiratoires quand les baleines échangent de grandes quantités d’air à la surface. Mais l’évolution des aryténoïdes a aussi une incidenc[...]

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