“Larmes et cris de joie” : la Namibie reconnaît les mariages homosexuels célébrés à l’étranger

“Victoire !” titre Namibian Sun après le jugement de la Cour suprême namibienne. Mardi 16 mai, la plus haute instance juridique du pays a reconnu les mariages entre personnes de même sexe conclus à l’étranger.

The Namibian décrit “un jugement historique”. L’an dernier, un tribunal avait refusé de reconnaître à deux couples homosexuels – chacun formé d’un citoyen namibien et d’un ressortissant étranger – les mêmes droits de résidence en Namibie que ceux accordés aux couples hétérosexuels. Les deux couples avaient saisi la justice. La Cour suprême leur a donné raison, estimant que, “en refusant de reconnaître les mariages homosexuels conclus à l’étranger, le ministère de l’Intérieur namibien enfreignait les droits constitutionnels des individus en matière d’égalité et de dignité”.

“Nous avons enfin notre place dans la société”

Une loi sur la sodomie datant de 1927 proscrit toujours l’homosexualité en Namibie, même si celle-ci est rarement appliquée. Le jugement de la Cour suprême a été accueilli par “des larmes et des cris de joie” dans la capitale, Windhoek, ajoute le Namibian Sun. Un soulagement pour Rodelio Lewis, fondateur d’une association queer en Namibie, cité par le titre :

“Nous avons enfin notre place dans la société et pas de manière temporaire, mais parce que nous la méritons et que nous y avons droit.”

Selon la loi namibienne, les personnes mariées à des citoyens namibiens peuvent travailler et résider dans le pays sans permis. Jusqu’alors, cette mesure ne s’appliquait pas aux couples de même sexe, qui devaient continuellement renouveler leur visa.

Le Sud-Africain Daniel Digashu, conjoint d’un citoyen namibien et partie prenante dans cette affaire judiciaire, évoque une situation lourde de conséquences : “Il y avait notamment le fait que je ne pouvais pas toucher de revenus”, explique-t-il au Namibian Sun.

La Namibie semble ainsi se démarquer des récentes prises de position qui criminalisent la communauté LGBTQI. Mais rien ne semble gagné à Windhoek. En réaction au jugement de la Cour suprême, le parti des Combattants namibiens pour la liberté économique (NEFF), ouvertement homophobe, a appelé à un référendum national “pour prendre une décision définitive sur le sujet”.

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