L'armée ukrainienne promet de continuer "à tenir Bakhmout" face aux Russes

Plus de dix mois après le début de la bataille de Bakhmout, aucun camp n'abandonne ses positions. Depuis le 1er août 2022, soldats russes et ukrainiens s'affrontent autour de cette ville, autrefois peuplée de 70.000 habitants, et aujourd'hui quasiment réduite à néant.

Si les forces russes, notamment le groupe paramilitaire Wagner, ont récemment fait état de progrès sur le terrain (des informations invérifiables de source indépendante, selon les explications de l'agence Reuters), l'armée ukrainienne a riposté dans cette guerre de communication.

"Infliger le maximum de pertes à l'ennemi"

Le colonel-général Oleksandr Syrskyi, chef des forces terrestres ukrainiennes, a assuré ce mardi que les lignes défensives de Bakhmout allaient être renforcées afin de tenir la ville face aux offensives russes.

"Nous continuerons, en dépit de toutes les prévisions et conseils, à tenir Bakhmout, à détruire Wagner et d'autres unités parmi les plus aptes au combat de l'armée russe", a déclaré le général Oleksandr Syrskyi.

"Ensemble avec les commandants, nous avons pris un certain nombre de décisions nécessaires visant à assurer une défense efficace et à infliger le maximum de pertes à l'ennemi", a ajouté le militaire, selon des images filmées pendant la visite et rendues publiques.

Plus tôt dans la semaine, Oleksandr Syrskyi avait déjà affirmé que ses hommes avaient, au cours des dernières heures, réussi à déloger des troupes russes localisées dans plusieurs positions au sein de la ville de Bakhmout.

Vers une contre-offensive ukrainienne?

La bataille de Bakhmout est considérée comme l'une des plus dévastatrices pour les soldats des armées russes et ukrainiennes. Majoritairement contrôlée par les forces de Vladimir Poutine, la ville est désertée par ses habitants et ne représente plus qu'un point stratégique majeur pour les deux armées.

Lundi, le porte-parole de la Maison Blanche pour la sécurité nationale assurait à la presse qu'environ 20.000 soldats russes, appartenant majoritairement au groupe paramilitaire Wagner, étaient morts au cours des cinq derniers mois à Bakhmout.

Du côté des forces ukrainiennes, l'armée se dit prête à lancer dès que possible une contre-offensive pour récupérer les territoires occupés par la Russie. Cette riposte pourrait intervenir alors que la Maison Blanche a assuré lundi que la Russie avait épuisé ses stocks d'armes et ses effectifs, estimant à quelque 100.000 le nombre de combattants russes tués ou blessés au cours des cinq derniers mois.

Dimanche 30 avril, la possibilité d'une contre-offensive ukrainienne semblait inquiéter le chef du groupe Wagner. En conflit avec la hiérarchie militaire russe, Evguéni Prigojine a concédé qu'une contre-offensive ukrainienne pourrait se terminer en "tragédie" pour la Russie, alors que son groupe ne dispose que de "10-15% des munitions" dont il a besoin.

Article original publié sur BFMTV.com