L'armée syrienne reprend des sites rebelles autour d'Hama

par John Davison BEYROUTH (Reuters) - Les forces du gouvernement syrien et leurs alliés ont repris samedi plusieurs localités de la province de Hama alors que Conseil de sécurité de l'Onu se prépare à voter sur deux résolutions concurrentes, l'une présentée par la France et l'autre par la Russie. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les gains territoriaux enregistrés par les forces gouvernementales concernent essentiellement la province de Hama. Le gouvernement de Damas, appuyé par l'armée de l'air russe et des combattants chiites venus d'Iran, d'Irak et du Liban, ont l'avantage à Alep, principal terrain d'affrontements dans la guerre civile. Ces forces encerclent pratiquement sans interruption depuis juillet les secteurs tenus par les rebelles de l'est de la ville. Mais dans la province de Hama, plus au sud, les rebelles se sont emparés d'une série de communes tenues par le gouvernement dans le cadre d'une offensive lancée fin août. Ce sont plusieurs de ces communes qui ont été reprises samedi par les forces gouvernementales syriennes. Selon al Manar, la chaîne de télévision du Hezbollah libanais, l'armée syrienne a pris al Talissiya, al Kahira et Tel al Oussoud. L'OSDH précise que le gouvernement syrien a profité de désaccords qui sont apparus entre deux groupes insurgés dans la province d'Idlib, qui borde la province de Hama au nord. Ces deux groupes islamistes puissants, Ahrar al Cham et Djund al Aksa, échangent des tirs depuis vendredi matin, précise l'OSDH. Sur un autre front vers Damas, l'armée syrienne et les forces qui la soutiennent se sont emparées d'une grande partie d'al Hameh, localité située au nord-ouest de la capitale syrienne, indique l'OSDH. Ces avancées interviennent alors que le Conseil de sécurité de l'Onu doit se prononcer sur deux projets de résolution, l'un soutenu par la France et l'autre par la Russie. Le projet français demande l'arrêt des bombardements et des combats à Alep. Il devrait se heurter au veto de la Russie. Le projet russe se contente d'appeler à une reprise de l'accord de cessez-le-feu qui n'a tenu que quelques jours en septembre. (John Davison; Danielle Rouquié pour le service français)