Syrie: Les FDS disent avoir repris des villages à l'armée

par Suleiman Al-Khalidi

AMMAN (Reuters) - Les Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par les Etats-Unis ont annoncé dimanche avoir repris à l'armée syrienne une série de villages dont elle s'était brièvement emparé dans les régions pétrolières à l'est de l'Euphrate près de la frontière avec l'Irak.

Les FDS, coalition militaire dominée par les Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), indiquent dans leur communiqué avoir lancé une contre-offensive contre l'armée syrienne, soutenue, précisent-elles, par l'armée russe.

Le communiqué ajoute que les armées syrienne et russe ont été expulsées "très loin" des quatre villages dont elles s'étaient emparé dimanche.

Le communiqué des FDS ne dit pas si la coalition internationale menée par les Etats-Unis est intervenue pour repousser l'attaque des forces syriennes. Washington maintient une forte présence militaire dans cette zone de l'est de la Syrie riche en hydrocarbures, où se trouvent l'essentiel des réserves énergétiques syriennes, indique-t-on de source diplomatique.

Mais, de source diplomatique occidentale, on indique que les avions de la coalition venus de bases dans le nord de la Syrie ont frappé les attaquants, qui auraient également compté dans leurs rangs des milices soutenues par l'Iran opérant dans la région de Daïr az Zour.

Les forces soutenues par l'Iran et constituées de milices chiites irakiennes et d'éléments du Hezbollah chiite libanais ont joué un rôle très important l'an dernier dans la lutte contre l'Etat islamique dans l'est de la Syrie.

Au sein des FDS, on confirme également que la coalition est intervenue sans autre précision.

DURS COMBATS

Les FDS, avec le soutien des Etats-Unis, ont repris une grande partie des territoires à l'est de l'Euphrate dans la province de Daïr az Zour dans le cadre de la grande offensive terrestre et aérienne dirigée par le Pentagone l'an dernier pour chasser l'Etat islamique de l'Est syrien et de leur "capitale" Rakka.

L'armée syrienne, dans sa lutte contre l'État islamique, s'est rarement heurtée aux FDS et s'est tenue à l'écart de leur secteur à l'est de l'Euphrate pour se concentrer sur la récupération des territoires de l'EI à l'ouest du fleuve.

Il y a même eu des zones créées pour séparer les forces de la coalition menée par les Etats-Unis présentes sur la rive est du fleuve et les forces soutenues par la Russie et l'Iran sur la rive ouest, de façon à empêcher des accrochages, indiquent des responsables de l'armée américaine et des analystes spécialisés dans la défense.

En février dernier, des frappes aériennes américaines ont fait plusieurs centaines de morts et de blessés au sein des forces pro-syriennes qui avançaient vers la ville de Daïr az Zour en direction d'un des principaux gisements gaziers aux mains des forces soutenues par les Etats-Unis.

Avant l'annonce par l'armée syrienne de la prise de ces villages, les FDS avaient dit être engagées dans de durs combats avec l'armée syrienne aux alentours du village de Djanine près de l'Euphrate.

Elles avaient accusé les autorités syriennes de vouloir perturber les préparatifs menés par la coalition internationale contre l'EI en vue d'une offensive imminente contre l'organisation sunnite fondamentaliste qui contrôle encore plusieurs secteurs le long de la vallée de l'Euphrate.

(Avec Rodi Saïd dans le nord de la Syrie; Danielle Rouquié pour le service français)