L'armée irakienne poursuit ses opérations dans l'est de Mossoul

Un soldat de la force de réaction rapide irakienne. Les forces spéciales irakiennes ont avancé mardi en direction d'une poche de l'est de Mossoul encore contrôlée par le groupe Etat islamique, avec l'objectif d'achever la reconquête de la partie orientale de la grande ville du nord de l'Irak. /Photo prise le 16 janvier 2017/REUTERS/Alaa Al-Marjani

par Isabel Coles et John Davison MOSSOUL, Irak/BAGDAD (Reuters) - Les forces spéciales irakiennes ont avancé mardi en direction d'une poche de l'est de Mossoul encore contrôlée par le groupe Etat islamique, avec l'objectif d'achever la reconquête de la partie orientale de la grande ville du nord de l'Irak. Dans la soirée, le Premier ministre Haïdar al Abadi a annoncé que des troupes avaient commencé à "faire mouvement" dans l'ouest de Mossoul, toujours sous l'emprise de l'EI. Il n'a pas donné de détails sur les actions des militaires. Des unités de l'armée régulière affrontaient également les insurgés pour le contrôle de la base militaire de Kindi, dans le nord de la ville. Dans un communiqué, l'armée a déclaré que les hommes du Service de contre-terrorisme (CTS) avaient pénétré dans les quartiers est de Ninive-Est et Souk al Ghanam, qui sont entourés de zones tenues par l'armée régulière. Ils se sont également emparés du quartier d'Al Mohandissine, près de 5 km au nord-ouest, à une courte distance du Tigre, qui coupe Mossoul en deux du nord au sud. Après trois mois de campagne militaire, les forces irakiennes semblent sur le point de déloger totalement les combattants de l'EI de la rive orientale du fleuve, ce qui leur permettra de passer à l'étape suivante de l'offensive, la reconquête de sa partie ouest. Un porte-parole du CTS, Sabah al Nouman, a déclaré à la télévision irakienne que plus de 60 quartiers de l'est de Mossoul, sur un total d'environ 80, avaient été repris depuis le déclenchement de l'offensive le 17 octobre dernier. La progression des forces gouvernementales s'est accélérée ces dernières semaines grâce à une meilleure coordination entre unités et à une adaptation de la tactique de progression pour neutraliser les nombreuses et meurtrières attaques kamikazes à la voiture piégée. Au sud, les unités spéciales de la police fédérale ont sécurisé la plus grande partie de la rive gauche du Tigre. Les djihadistes fuient par bateau vers la partie ouest en se servant de civils comme boucliers humains, a dit un porte-parole de ces forces de réaction rapide. La bataille de Mossoul a fait plusieurs milliers de victimes civiles. A mesure que l'armée irakienne progresse, les habitants pris au piège peuvent quitter la ville. Selon les Nations unies, ils ont été 32.000 à le faire ces deux dernières semaines, ce qui porte à plus de 160.000 le nombre total de déplacés. A Bagdad, un attentat à la voiture piégée a fait au moins sept morts dans un quartier chiite du sud de la ville. (John Davison et Saif Hameed, Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Tangi Salaün)