L'armée irakienne dit être tout près de la raffinerie de Baïdji

BAGDAD (Reuters) - Les forces de sécurité irakiennes ont annoncé mercredi être à deux kilomètres seulement de la ville de Baïdji, dans le cadre d'une nouvelle offensive visant à reprendre la principale raffinerie du pays assiégée depuis juin par les combattants de l'Etat islamique (EI). Pendant ce temps, plusieurs attentats avaient lieu dans la capitale, Bagdad, faisant cinq morts. Soutenues par les milices chiites et des hélicoptères de l'armée, les forces gouvernementales sont arrivées sur Baïdji par l'ouest. La ville est située à 200 km au nord de Bagdad. Leur but est de couper les lignes d'approvisionnement des djihadistes qui encerclent la raffinerie et de prendre le contrôle d'une route menant à la ville de Mossoul, explique un colonel qui a requis l'anonymat. Lors de sa percée-éclair dans le nord de l'Irak en juin, l'EI s'est emparée de Baïdji et ses combattants se sont massés autour de la raffinerie, vaste complexe pétrolier. Depuis, les forces gouvernementales à l'intérieur du complexe sont toujours encerclées par les insurgés sunnites de l'EI qui n'ont pas réussi à s'emparer du complexe malgré de fréquentes attaques et des attentats suicide. "Nous avons bien avancé. Nous avons repris six villages et sommes désormais à seulement deux kilomètres de la ville de Baïdji", a déclaré le colonel. L'EI a dissimulé des mines dans le sol et posté des tireurs isolés pour ralentir l'avancée des forces gouvernementales. "Depuis hier matin, nous avons désamorcé 300 mines plantées par les terroristes pour retarder notre avancée", a dit le colonel. EXPLOSIONS La raffinerie de Baïdji produisait environ 175.000 barils par jour avant d'être fermée, selon les chiffres donnés par un responsable irakien en juin. La consommation intérieure irakienne est estimée à 600.000 à 700.000 barils par jour. Les forces irakiennes ont annoncé ce week-end avoir repris la ville de Djourf al Sakhar, située juste au sud de Bagdad et repris une partie des monts Himrine qui surplombent les lignes d'approvisionnement de l'Etat islamique au nord de la capitale, a indiqué un autre colonel. Ces récits des avancées gouvernementales n'ont pu être vérifiés de façon indépendante. La situation en Irak rappelle la période des années de guerre civile en 2006-2007. Les sunnites accusent les milices chiites de pratiquer enlèvements, tortures et meurtres en toute impunité contre les membres de leur communauté, minoritaire en Irak. Les chiites démentent. Ils disent vouloir faire la chasse aux djihadistes de l'EI qui vivent au sein de la communauté sunnite. Mercredi, les explosions de mines ont tué quatre personnes dans Bagdad et les environs tandis qu'un policier trouvait la mort dans l'explosion d'un engin qui avait été attaché à son véhicule dans la partie occidentale de la capitale, apprend-on de source policière et hospitalière. Les peshmergas kurdes luttent parallèlement contre l'EI dans le nord de l'Irak où ils ont enregistré une certaine progression, soutenus par les frappes aériennes menées par les Etats-Unis et leurs alliés. En Syrie, les peshmergas sont attendus dans la journée à Kobani, ville assiégée par l'EI à la frontière turco-syrienne. (Ahmed Rachid; Danielle Rouquié pour le service français)