L'armée sud-africaine déployée contre les violences xénéphobes

Les autorités sud-africaines ont déployé des unités de l'armée dans des "zones sensibles" du pays afin d'enrayer la vague de violences dont sont victimes les immigrés. Au nombre de ces "zones sensibles" figure Alexandra (photo), un township de la banlieue de Johannesburg. /Photo prise le 21 avril 2015/REUTERS/Mike Hutchings

JOHANNESBURG (Reuters) - Les autorités sud-africaines ont déployé des unités de l'armée dans des "zones sensibles" du pays afin d'enrayer la vague de violences dont sont victimes les immigrés, a annoncé mardi le ministre sud-africain de la Défense, Nosiviwe Mapisa-Nqakula. Au nombre de ces "zones sensibles" figurent Alexandra, un township de la banlieue de Johannesburg, et certaines régions du Kwa-Zulu Natal, a dit le ministre. Un couple de Zimbabwéens a été la cible de tirs lundi soir à Alexandra. Un Mozambicain a été tué dans le même secteur samedi. Au total, les violences xénophobes, qui ont commencé il y a trois semaines à Durban avant de s'étendre rapidement à Johannesburg, la capitale économique du pays, ont fait sept morts. Pays de 50 millions d'habitants, l'Afrique du Sud compterait quelque cinq millions d'immigrés, originaires, pour la plupart, d'Afrique australe, de la corne de l'Afrique et du sous-continent indien. Le taux de chômage s'élève à 25% et approche même 40% chez les plus jeunes. Les migrants sont souvent accusés de tous les maux par la population comme par certains responsables politiques, qui leur reprochent pêle-mêle de résider illégalement dans le pays, de faire des affaires au détriment des commerçants locaux ou encore de commettre des crimes. En 2008, déjà, plus de 60 étrangers avaient trouvé la mort dans une vague de violences xénophobes. (Mfuneko Toyana, Eric Faye pour le service français)