A l'approche de la présidentielle, l'Eglise de France appelle les catholiques à voter

Le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, le 26 mars 2021 à Lourdes - GEORGES GOBET © 2019 AFP
Le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, le 26 mars 2021 à Lourdes - GEORGES GOBET © 2019 AFP

C'est désormais un rite. Tous les cinq ans, la Conférence des évêques de France publie un texte destiné à éclairer la position de l'Eglise à l'approche de la présidentielle. L'institution a fait paraître ce document ce mardi. Pas question de transmettre une consigne de vote bien entendu, mais les prélats y appellent leurs ouailles à voter.

Retour sur le débat bioéthique

La brochure de 60 pages, épluchée ici par La Croix, est intitulée L'Espérance ne déçoit pas. "S’abstenir de voter est un manquement à la responsabilité", proclament les rédacteurs qui soulignent: "Nous ne donnons ni ne donnerons de consignes de vote".

Évoquant en marge de cet appel à la participation des institutions "toujours imparfaites et toujours perfectibles", l'Eglise de France reconnaît avoir elle-même "failli", en référence aux scandales d'abus sexuels auxquels elle est actuellement confrontée.

La Conférence des évêques de France aborde de surcroît plusieurs thématiques soulevées par la classe politique ces dernières années et destinées pour certaines à intervenir dans la campagne présidentielle. En premier lieu, le débat bioéthique: elle dénonce les "trucages juridiques ou des manipulations biologiques", et insiste sur l'opposition catholique à l'euthanasie.

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"La peur est mauvaise conseillère"

Au chapitre de l'immigration, la Conférence des évêques de France ménage sa gauche comme sa droite. Tandis qu'elle marque la "légitimité de la régulation juridique des flux", elle salue également les positions "prophétiques" du pape François, célèbre pour ses appels à l'accueil des migrants, et juge nécessaire que "personne ne prenne son parti des drames humanitaires qui se produisent constamment sous nos yeux".

Le document adresse enfin un avertissement général aux croyants. "La peur est toujours mauvaise conseillère", lance ainsi l'Eglise de France qui déplore la "fracturation" du pays, sa "division" et les menaces portées par les "violences latentes" qui "l'habitent".

"Sans doute est-il temps de nous ressaisir si nous voulons que nos enfants conservent la maîtrise de leur destin individuel et collectif", ajoute encore le collège ecclésiastique.

Article original publié sur BFMTV.com