L'annus horribilis des écologistes

Séance de « booty therapy » lors du premier meeting pour la campagne des européennes de Marie Toussaint (au centre), entourée de Marine Tondelier et Yannick Jadot, le 2 décembre 2023.  - Credit:JULIEN DE ROSA / AFP
Séance de « booty therapy » lors du premier meeting pour la campagne des européennes de Marie Toussaint (au centre), entourée de Marine Tondelier et Yannick Jadot, le 2 décembre 2023. - Credit:JULIEN DE ROSA / AFP

La prédiction semble se réaliser. Chez les écologistes, on n'aime pas les années en 4. Elles marquent toujours une déculottée électorale. Ce fut le cas aux européennes de 1984, 1994, 2004 et 2014. Il y a cinq ans, en revanche, Jadot décroche une jolie troisième place avec plus de 13 % des voix. Cette année (en 4, donc), le mistigri semble toujours dans les parages. Le 2 avril, Julien Bayou démissionne du parti, accusé par son ex-compagne de violences psychologiques et visé par une enquête de son propre parti qui s'apparente à une chasse à la sorcière (ou au sorcier, pour respecter l'égalité des sexes chère aux écologistes). Une nouvelle affaire de harcèlement, à quelques semaines du scrutin européen, voilà qui fait mauvais effet, surtout quand Sandrine Rousseau s'en mêle et relance les tensions internes.

La malédiction des années en 4 va-t-elle se réaliser le 9 juin, jour des élections européennes ? On en prend le chemin. Avec un résultat qui fluctue autour des 7 à 8 %, la liste emmenée par Marie Toussaint est mal partie. Dans son entourage, on la défend : il y a la guerre en Ukraine, la tête de file n'est pas encore bien connue, Jadot avait décollé dans les derniers jours de la campagne, et tout plein d'autres raisons pour expliquer qu'on va voir ce qu'on va voir. Ces explications ne convainquent pas tout le monde. « La tendance de Yannick Jadot en 2019 était haussière, alors que celle de Marie Toussaint est baissière, explique un hiérarque écolo. Et Yanni [...] Lire la suite