« Langya », ce nouveau virus dont il ne faut pas s’inquiéter

Image présentant la structure ou composition d'un virus de la grippe (Influenza). On y retrouve notamment les glycoprotéines de surface: les hémagglutinine (en rouge) et les neuraminidase (en violet)
KATERYNA KON/SCIENCE PHOTO LIBRARY via Getty Images Image présentant la structure ou composition d'un virus de la grippe (Influenza). On y retrouve notamment les glycoprotéines de surface: les hémagglutinine (en rouge) et les neuraminidase (en violet)

KATERYNA KON/SCIENCE PHOTO LIBRARY via Getty Images

Le « Langya » est un nouveau virus identifié en Chine par des chercheurs taïwanais.

SANTÉ - Après le coronavirus, c’est maintenant le virus Langya qui inquiète les autorités chinoises, rapporte le quotidien Taipei Times ce mardi 9 août. Ce nouvel agent pathogène vient d’être découvert en Chine par des scientifiques taïwanais, alors que les deux pays sont en proie à de vives tensions diplomatiques.

Le nouveau Langya henipavirus (LayV) a été détecté pour la première fois dans les provinces du nord-est de Shandong et Henan fin 2018, mais n’a été formellement identifié par les scientifiques que la semaine dernière, rapporte le quotidien britannique The Guardian. Seulement 35 cas ont été recensés depuis 2018 et tous ont été détectés en Chine.

La musaraigne serait le réservoir du virus

Les premières informations sur le virus ont été publiées dans le New England Journal of Medicine (NEJM) il y a quelques jours. Ce que l’on sait pour l’instant, c’est que le virus serait probablement une zoonose, c’est-à-dire un virus transmis de l’animal à l’homme. Les premiers tests sur des animaux sauvages indiquent que la musaraigne pourrait être l’animal hôte. Mais le virus a aussi été détecté sur des chèvres (à 2 %) et sur des chiens (à 5%).

Les infectiologues avertissent depuis longtemps que la pression de l’homme sur les milieux naturels, comme la déforestation ou l’intensification de l’agriculture, augmente le risque de transmission de virus des animaux aux humains. Aujourd’hui, 75 % des maladies infectieuses émergentes de l’homme sont des zoonoses, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

D’ailleurs, même si l’origine du Covid-19 n’a pas été établie avec certitude, la piste de la zoonose est privilégiée car le SARS-CoV-2 est très proche d’un virus détecté chez la chauve-souris.

Pas comparable avec le coronavirus

Maladie transmise par un animal et découverte en Chine, la comparaison avec le coronavirus est vite établie mais ces deux virus ne sont pas comparables. Contrairement au Covid, le langya « ne se propage pas rapidement chez les humains », explique le professeur François Balloux de l’UCL Genetics institute sur Twitter. « S’il n’y a pas de transmission d’homme à homme, on a du mal à imaginer une véritable épidémie car tout le monde n’est pas exposé à des musaraignes », poursuit-il.

Le virologue Yannick Simonin rappelle, lui, dans Le Parisien que chaque année des virus émergent sans forcément provoquer des pandémies : « Celui-ci circule depuis plusieurs années à bas bruit et nous ne sommes pas dans une situation d’urgence comme ce fut le cas avec le SARS-CoV-2. Il n’y a pas d’inquiétudes particulières à ce stade, mais la nécessité d’études complémentaires ».

Pas de pandémie à l’horizon mais les auteurs du rapport du New England Journal of Medicine (NEJM) estiment important de mener de nouvelles études pour « mieux comprendre la maladie humaine » à l’origine des dizaines de cas recensés.

Un virus létal mais qui se propage peu entre les humains

Chez l’homme, le Langya provoque des symptômes tels que fièvre, fatigue, toux, perte d’appétit et douleurs musculaires. Il appartient à la famille des henipavirus, dont font partie les virus Nipah et Hendra qui sont très létaux. Selon l’OMS, le Nipah, qui a provoqué des épidémies en Asie du Sud-Est au début des années 2000, a un taux de mortalité estimé entre 40 et 75 %. Ce qui est bien plus élevé que celui du Covid-19. Par exemple, en France, le taux de létalité du Covid était de 0,5% au 26 avril 2022 selon l’agence Statista. Pour l’instant, aucun vaccin n’existe pour contrer les effets de Langya.

Même si avec un taux de mortalité aussi élevé le virus peut inquiéter (aucun décès à cause du Langya n’a en revanche été rendu public), la situation n’est pas encore alarmante. Encore une fois, la maladie évolue lentement et seuls 35 cas ont été recensés entre avril 2018 et août 2021. Le Centre de contrôle des maladies (CDC) de Taïwan a annoncé dimanche que des mesures de surveillance du virus seront mises en place dans les prochaines semaines.

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