L'ancien président Dmitri Medvedev veut une ingérence russe dans les futures élections occidentales
Mais à qui s'adresse l'ancien président russe Dmitri Medvedev? Dans une longue publication partagée sur Telegram, puis repérée par Le Figaro, l'homme politique suggère que la Russie pourrait s'ingérer dans les prochaines élections occidentales. Le pays pourrait soutenir des candidats "non-systémiques" nationalistes, sans en donner de liste.
"Notre tâche consiste à soutenir ces hommes politiques et leurs partis en Occident de toutes les manières possibles, en les aidant apertum et secretum à obtenir des résultats décents lors des élections", a-t-il expliqué. Ces termes latins peuvent se traduire par "ouvertement" et "secrètement".
Présidentielle américaine, Européennes...
Cette déclaration s'inscrit dans un contexte de multiples échéances électorales en Occident. Les deux principales: l'élection du prochain président des États-Unis en novembre, et les Européennes en juin prochain. Plus globalement, 77 pays pour 3 milliards de personnes vont se rendre aux urnes au fil de l'année 2024
Medvedev reste très discret sur l'identité de ces partis. Il emploie des périphrases pour les décrire: "un programme national qui s'oppose au mondialisme américain", "à la fois de gauche et de droite" ou s'opposant à la "disparition de la patrie (russe, NDLR)".
Des tentatives d'ingérences russes ont déjà pu être observées dans de nombreux scrutins. Elles étaient au cœur d'un scandale sur les présidentielles américaines de 2020. Un rapport du renseignement américain a démontré que Vladimir Poutine a pesé afin de favoriser la victoire de Donald Trump. Des centaines de millions de dollars ont été investies.
En France, c'est le Rassemblement national qui est accusé de servir les intérêts de Moscou. Un rapport sur les ingérences étrangères produit par les députés - et piloté par Renaissance - a qualifié le parti de Marine Le Pen de "courroie de transmission" de la parole russe. Un rapport ambigu à nouveau appuyé par une enquête du Washington Post parue le 30 décembre 2023.
La question de l'ingérence dans les affaires de l'UE est d'autant plus importante que la Russie mène depuis 2022 une invasion de l'Ukraine. Les 27 abreuvent l'armée de Kiev de milliards d'euros pour soutenir l'effort de guerre. Ces aides pourraient être remises en question si l'équilibre politique au sein du Parlement européen était bouleversé.