L'ancien ministre François Léotard est mort

Emmanuel Macron annonce ce mardi la mort de l'ancien ministre de la Culture, à l'âge de 81 ans. Ce proche d'Édouard Balladur qui a porté la privatisation de TF1 avait également été aux manettes de la Défense en pleine guerre en ex-Yougoslavie.

François Léotard, ancien ministre de la Culture puis de la Défense est mort après-midi à l'âge de 81 ans. C'est Emmanuel Macron qui a annoncé la nouvelle ce mardi sur son compte Twitter.

"François Léotard a servi l’État et porté une grande idée de la culture. Avec sa disparition, nous perdons un esprit libre, un homme de livres et d’engagement. Son Var natal, la France qu’il a défendue, la République qu’il aimait éprouvent aujourd’hui une grande perte", a écrit le président sur le réseau social."François Léotard a servi l’État et porté une grande idée de la culture. Avec sa disparition, nous perdons un esprit libre, un homme de livres et d’engagement. Son Var natal, la France qu’il a défendue, la République qu’il aimait éprouvent aujourd’hui une grande perte", a écrit le président sur le réseau social.

Un ambitieux nommé par Chirac à la Culture

Cet énarque né en 1942 dans une famille d'anciens monarchistes a commencé sa carrière politique dans le cabinet de Michel Poniatowski, alors ministre de l'Intérieur. C'est le début d'une ascension fulgurante.

À peine élu député-maire de Fréjus en 1977, celui qui avait un temps envisagé de rentrer dans les ordres lance l'UDF en 1978. Avec un objectif en vue: aider le président Valéry Giscard d'Estaing à affronter des législatives qui s'annoncent difficiles. Peine perdue: cette machine électorale n'empêche pas le centriste de perdre face à François Mitterrand trois ans plus tard.

En 1984, François Léotard refuse une liste commune aux européennes avec le RPR, alors dirigé par Jacques Chirac qui se prépare pour l'Élysée. De quoi y voir pour certains des velléités présidentielles. Le quadragénaire, soucieux de son aura médiatique, s'entoure des jeunes pousses de la droite, d'Alain Madelin à Gérard Longuet en passant par Claude Malhuret.

Rupture avec le Corrézien

Lors de l'entrée de Jacques Chirac à Matignon en 1986, François Léotard devient ministre de la Culture. En pleine rigueur, le locataire de la rue de Valois, dont le frère est le comédien Philippe Léotard, sabre allégrement dans les budgets des institutions culturelles.

C'est lui qui défend le très délicat chantier des colonnes de Buren du Palais-Royal, aux pieds de son ministère, ou encore la privatisation de TF1.

La rupture est officiellement consommée après la mort du manifestant Malik Oussekine, en marge d'une manifestation contre le projet de loi Devaquet. Prenant ses distances avec Charles Pasqua, alors ministre de l'Intérieur et intime de Jacques Chirac, François Léotard annonce refuser de soutenir sa candidature pour la présidentielle de 1988 et se rapproche de Raymond Barre.

Ex-Yougoslavie et Rwanda

Après la réélection de François Mitterrand, le Varois se rapproche de François Bayrou qui cherche à monter une liste aux européennes pour barrer la route au Corrézien. Apprécié du nouveau Premier ministre Édouard Balladur, il est nommé en 1993 ministre de la Défense. Il gère alors pour Paris la présence de casques bleus français en ex-Yougoslavie puis l'intervention des troupes françaises au Rwanda.

Après la victoire de Jacques Chirac à l'Élysée en 1995, l'élu du sud devient président de l'UDF, avant de tenter de devenir, sans succès, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Handicapé dans la campagne par plusieurs affaires judiciaires, le maire de Fréjus quitte sa commune, après plus de vingt ans à sa tête.

Après de graves problèmes de santé et une condamnation à 10 mois de prison avec sursis pour "financement illégal de partie politique et blanchiment de capitaux" en 2004, François Léotard se retire progressivement de la vie politique.

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