L'ANC très largement en tête en Afrique du Sud

Le Congrès national africain (ANC) au pouvoir est très largement en tête des élections législatives organisées mercredi en Afrique du Sud, les premières depuis la mort de Nelson Mandela. Après dépouillement d'un tiers des suffrages, l'ANC obtenait 59%. /Photo prise le 7 mai 2014/REUTERS/Mark Wessels

par Helen Nyambura-Mwaura PRETORIA (Reuters) - Le Congrès national africain (ANC) au pouvoir depuis la chute de l'apartheid est très largement en tête des élections législatives organisées mercredi en Afrique du Sud, les premières depuis la mort de Nelson Mandela, a annoncé jeudi la commission électorale. Après dépouillement dans deux tiers des circonscriptions électorales, le parti du président Jacob Zuma est crédité de 63,7% des voix, tandis que l'Alliance démocratique (AD), son principal adversaire, émerge à 22,1%, un score en progression par rapport au scrutin de 2009 où elle avait recueilli 16,7% des voix. Les Combattants de la liberté économique (EEF), formation créée par l'ex-chef des jeunesses de l'ANC Julius Malema, qui prend modèle - jusqu'à porter un béret rouge - sur le Vénézuélien Hugo Chavez, est en troisième place avec 4,9% des suffrages à ce stade du dépouillement.Les élections législatives de mercredi étaient le premier scrutin auquel étaient appelés à participer les "Born Free", ces jeunes Sud-Africains nés après la fin de l'apartheid, en 1994, et dont l'attachement avec l'historique ANC pourrait être moins fort que celui de leurs aînés. Mais l'ANC est en passe de faire à peu près le même score qu'il y a cinq ans (65,9%), confirmant sa capacité à rebondir. Il y a un an à peine, nombre d'observateurs pensaient pourtant que le parti connaîtrait cette fois des difficultés, son glorieux passé s'éloignant et les électeurs pensant davantage aux difficultés économique et à la série de scandales qui ont terni le premier mandat de Zuma, touchant jusqu'au président lui-même. Symbole d'un certain désenchantement, l'ancien archevêque Desmond Tutu, une des grandes figures de la lutte contre l'apartheid, a même annoncé le mois dernier que, pour la première fois, il ne voterait pas pour l'ANC.Face à la montée du mécontentement de la population noire, le socle de son électorat, l'ANC a promis durant la campagne de mettre l'accent sur l'amélioration de l'éducation et des services de santé, le développement des zones rurales, les réformes agraires, la lutte contre la criminalité, les créations d'emplois et la lutte contre les inégalités. L'ANC entend également favoriser les investissements depuis l'adoption, lors du congrès du parti en 2012, d'un plan rejetant le principe de nationalisation des industries. "Les politiques du gouvernement à venir, les principes qui fourniront le cadre de cette nouvelle administration ont déjà été fixés. Et c'est ce que nous allons mettre en oeuvre", a dit à Reuters le ministre sortant des Entreprises publiques, Malusi Gigaba. (avec Tiisetso Motsoeneng et Stella Mapenzauswa; Tangi Salaün, Grégory Blachier et Henri-Pierre André pour le service français)