Lampedusa : quels États européens accueillent le plus de réfugiés ?

Un système de solidarité entre États membres de l'UE existe, afin de soulager les infrastructures des pays où les migrants arrivent. Comment fonctionne-t-il et quels États accueillent le plus de réfugiés ?

À Lampedusa, la Croix Rouge italienne fait monter les migrants à bord d'un de ses véhicules pour les acheminer vers un camp d'accueil. (Photo by Zakaria ABDELKAFI / AFP)
À Lampedusa, la Croix Rouge italienne fait monter les migrants à bord d'un de ses véhicules pour les acheminer vers un camp d'accueil. (Photo by Zakaria ABDELKAFI / AFP)

C'est le sujet qui divise l'Europe. Face à l'afflux de réfugiés sur l'île italienne de Lampedusa, 8 500 personnes y ont débarqué entre lundi et mercredi selon l'agence des Nations Unies pour les migrations et 10 000 en une semaine selon la Croix Rouge, l'Italie réclame l'aide de l'Europe.

Depuis le début de l'année, le pays a enregistré l'arrivée de 130 000 migrants, et est l'une des portes d'entrée en Europe pour les réfugiés venus d'Afrique. Face à ce flux impressionnant, l'Europe paraît divisée. Ci-dessous, deux cartes vous donnent un aperçu de la situation en Europe.

Un mécanisme qui assure une répartition des demandeurs d'asile

Si mercredi, Emmanuel Macron a souligné "le devoir de solidarité européenne" et assuré que "des décisions seront prises avec l'Italie", à l'inverse, l'Allemagne a annoncé suspendre l'accueil volontaire de demandeurs d'asile en provenance d'Italie, pourtant prévu par les accords européens, en raison d'une "forte pression migratoire" et du refus de Rome d'appliquer ces mêmes accords. Avant de finalement accepter de reprendre cet accueil.

Ce qui a été suspendu par l'Allemagne, c'est le mécanisme volontaire de solidarité européen, un principe mis en place l'an dernier entre treize Etats de l’UE (dont la France et l’Allemagne) et qui organise une relocalisation des demandeurs d'asile à partir du pays d'arrivée dans l'UE vers d'autres États membres. Objectif, soulager des États qui sont des portes d'entrée vers l'Europe, comme la Grèce ou l'Italie.

Un mécanisme peu efficace pour le moment

Prévu pour un an renouvelable, il n’est pas juridiquement contraignant. Les pays qui ne souhaitent pas accueillir de nouveaux migrants doivent en revanche aider financièrement ceux qui les prennent en charge, précise le site touteleurope.eu. Car le règlement de Dublin, très controversé parmi les Vingt-Sept, prévoit que le pays d'arrivée d'un migrant dans l'UE traite sa demande d'asile.

Un mécanisme à l'efficacité discutable puisque d'après les données fournies par l’Agence européenne pour l’asile à CheckNews, seulement 1 160 demandeurs d’asiles arrivés en Italie ont été ainsi été relocalisés vers d’autres pays d’Europe depuis 2022. Sur ce total, l’Allemagne en a accueilli 1 043 et la France seulement 52.

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