Lampedusa: Gérald Darmanin assure que "l'essentiel" des migrants "n'aura pas l'asile en Europe"

Lampedusa: Gérald Darmanin assure que "l'essentiel" des migrants "n'aura pas l'asile en Europe"

"Si les personnes n'ont pas l'asile, elles doivent être renvoyées immédiatement", assure ce jeudi sur BFMTV-RMC Gérald Darmanin. Le ministre de l'Intérieur continue de tenir sa position ferme sur l'accueil des migrants arrivés à Lampedusa la semaine dernière.

Le patron de la place Beauvau avait indiqué à plusieurs reprises ces derniers jours que la France n'accueillerait pas de migrants arrivés sur cette petite île italienne, en dehors des réfugiés politiques.

"Depuis que la France est une grande démocratie, nous accueillons les réfugiés politiques, c'est-à-dire les gens qui sont persécutés", détaille Gérald Darmanin.

Pas de "dictatures ou de persécutions"

Toutefois, le ministre pointe ces migrants, "des personnes qui sont irrégulières, qui, pour des raisons économiques - que nous comprenons très bien, nous ne leur jettons pas la pierre -, détournent la façon dont on doit arriver en Europe".

Gérald Darmanin assure que "l'essentiel" des personnes arrivées récemment à Lampedusa sont originaires de pays comme le Cameroun, le Sénégal ou la Tunisie, "où il n'y a pas de dictatures, de persécutions ni politiques ni religieuses".

"Ils n'auront pas l'asile en Europe", martèle-t-il.

"Quand il s'agit des pays où nous avons des relations diplomatiques, on peut les renvoyer", ajoute-t-il.

L'Italie joue désormais "le jeu européen"

"En revanche, nous avons dit à nos amis italiens que nous étions prêts à les aider pour reconduire ces personnes dans les pays avec lesquels nous avons de bonnes relations diplomatiques", avait précisé Gérald Darmanin.

Il se félicite ainsi que l'Italie de Giorgia Meloni ne joue plus "le jeu du nationalisme" dans la gestion des flux migratoires, marquant ainsi un changement de ton notable après des mois de tensions entre Paris et Rome sur ce dossier.

Interrogé sur le sort des près de 230 migrants débarqués l'an dernier pour la première fois en France par le navire humanitaire Ocean Viking, au terme d'un bras de fer diplomatique avec l'Italie qui les refusait, le ministre de l'Intérieur a répondu: "Ce qui est certain, c'est que l'Ocean Viking c'était le moment où l'Italie refusait une solution européenne".

"Désormais l'Italie, et il faut s'en féliciter, ne joue pas le jeu du nationalisme, mais joue le jeu européen. Et la solution est européenne", a-t-il déclaré.

Prendre "notre part du fardeau"

Gérald Darmanin explique ainsi ce jeudi matin qu'une nouvelle règle européenne permet désormais un enregistrement de tous les migrants dès leur arrivée aux frontières de l'Union européenne et l'évaluation de leur asile en moins de 15 jours.

"La France est prête à donner des moyens supplémentaires aux italiens", rappelle le ministre de l'Intérieur.

Dans les cas où ces personnes verraient leur demande d'asile reconnue comme valable, Gérald Darmanin dit que la France prendra "notre part du fardeau". Il déplore toutefois la lenteur de la justice dans le pays qui explique, selon lui, que les migrants irréguliers restent longtemps sur le territoire car ils peuvent formuler des recours. "C'est pour que je porte le projet de loi immigration", conclut le ministre.

Article original publié sur BFMTV.com