L'Allemagne récuse la décision envisagée par Bruxelles d'inclure le nucléaire dans les investissements verts

Revue de presse : alors que l'Allemagne a décidé de sortir du nucléaire en 2011, à la suite de l'accident survenu dans la centrale de Fukushima au Japon, elle doit aujourd'hui encore assumer les conséquences de ce choix, en devant gérer les déchets produits sur son sol, mais aussi défendre sa position antinucléaire au sein de l'Union européenne.

L'Allemagne fait partie des cinq pays membres de l'Union européenne (avec l'Autriche, le Danemark, l'Espagne et le Luxembourg) demandant dans une à la Commission de Bruxelles de renoncer à inclure l'énergie nucléaire dans son nouveau système de classification des investissements financiers verts. Selon la ministre allemande de l'Environnement, Svenja Schulze (SPD), l'énergie nucléaire est en effet incompatible avec cette "taxonomie de la finance durable", qui exige l'absence de nocivité, rapporte le magazine en ligne . Elle récuse ce faisant l'avis rendu au mois de mars 2021 par les experts du Centre commun de recherche (CCR), le service scientifique interne de la Commission européenne, stipulant que l'énergie nucléaire n'est pas "plus dommageable pour la santé humaine ou l'environnement que d'autres technologies de production d'électricité déjà incluses dans la taxonomie", car la très faible probabilité du risque d'accident et le stockage des déchets dans des formations géologiques profondes constituent des garanties suffisantes de sécurité et de protection de la biodiversité à long terme. Bien au contraire, affirment les cinq pays alliés : le nucléaire est "une technologie à haut risque" et jusqu'à présent, après 60 ans d'utilisation de cette énergie, il n'existe encore aucune forme opérationnelle de stockage définitif pour les déchets de haute radioactivité. C'est pourquoi Svenja Schulze se réjouit d'avoir pu célébrer le 30 juin 2021 le dixième anniversaire de la décision prise par le Bundestag de sortir du nucléaire ; à ses yeux, cette énergie est "dépassée", et le risque qui lui est inhérent est encore augmenté par le fait qu'elle soit produite dans des réacteurs à présent obsolètes. Le rapport du CCR a entre-temps été soumis à l'examen des commissions Radioprotection et gestion des déchets et Santé, environnement et risques émergents, qui ont confirmé la décision du CCR.

Après des années de négociations, l'Allemagne et la France sont parvenues à un acco[...]

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