Quand l'Allemagne inventait l'université moderne

Le soutien à la recherche scientifique sera appuyé en Allemagne par un ministre énergique : Friedrich Althoff, surnommé le "Bismarck des universités".

Cet article est issu du magazine Les Indispensables de Sciences et Avenir n°212 daté janvier/ mars 2023.

Röntgen, Heisenberg, Planck, Einstein, ou encore Hertz… De 1901 à 1932, un tiers des lauréats du prix Nobel de physique sont allemands, et la liste des chercheurs illustres encore bien plus longue. Comment expliquer une telle productivité ?

De nombreuses universités

Lorsqu'en 1870 le chancelier Bismarck unifie partiellement le monde germanique sous la tutelle de la couronne de Prusse, l'Empire hérite d'une mosaïque de près de 300 petits royaumes, principautés et villes indépendantes, tous dotés de leur propre université, et les jeunes chercheurs passent de l'une à l'autre.

Vingt ans plus tard, le soutien à la recherche scientifique - pour rattraper les deux concurrents de l'Allemagne, pionniers de la révolution industrielle, la France et surtout l'Angleterre - s'incarne dans un ministre énergique : Friedrich Althoff, surnommé le "Bismarck des universités".

Des budgets qui augmentent

Althoff imposera aux autorités académiques l'embauche de professeurs et de chercheurs qu'il choisit lui-même, parfois en circulant incognito à travers le pays pour repérer les meilleurs talents ! En augmentant le nombre d'étudiants, le budget de fonctionnement des universités, celui de la recherche, les effectifs du corps enseignant… l'Allemagne invente l'Université moderne. Un âge d'or qui s'éteindra avec la catastrophe nazie des années 1930 et le départ de nombreux savants.

Par René Cuillierier

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