L'agression filmée de Julia, femme transgenre, devant les juges

Capture d'écran d'une vidéo montrant l'agression de Julie, place de la République.

Un homme soupçonné d'avoir agressé en mars à Paris Julia Boyer, une femme transgenre, sera mercredi devant le tribunal correctionnel. 

La vidéo virale de son agression à Paris a rendu à nouveau visible les violences et les discriminations subies par les personnes transgenres : Julia Boyer s'apprête à confronter mercredi son agresseur au tribunal correctionnel de Paris. Les faits remontent au 31 mai. En pleine manifestation contre l'ex-président algérien Adelaziz Bouteflika, Julia tente d'entrer dans une bouche de métro lorsqu'elle est agressée et insultée par plusieurs hommes. L'un d'eux lui assène plusieurs coups au visage, pendant que la foule chante un refrain humiliant.

Filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, la scène provoque l'indignation. La vidéo permet de retrouver l'auteur des coups et Julia dénonce la transphobie dans les médias.

"Ce procès c'est vraiment pour la communauté"

Placé en détention provisoire, le jeune homme de 23 ans a reconnu les faits et est poursuivi pour "violences commises à raison de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre", un délit passible de trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.

"Ce procès c'est vraiment pour la communauté, pour toutes les personnes qui ont subi ce genre de violences et qui n'ont pas porté plainte ou dont l'agresseur n'a pas été arrêté", explique Julia à l'AFP. Elle espère "une peine exemplaire". "Il faut faire de ce procès un symbole pour que les gens prennent conscience de ce qu'est la transphobie et changent leur mentalité", ajoute son avocat Étienne Deshoulières.

Le dernier rapport de SOS Homophobie a défini 2018 comme "une année noire" pour les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bis, trans): le nombre d'agressions physiques à leur encontre (231) recensées par l'association a augmenté de 66%. "Dans l'espace public, les violences les plus fortes sont commises à l'encontre(...)


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