L'Afrique face au risque des transitions politiques

Ancien Premier ministre du Mali d'avril 2014 à janvier 2015, Moussa Mara est à la fois acteur et observateur des processus de transition des pouvoirs publics en Afrique.
Ancien Premier ministre du Mali d'avril 2014 à janvier 2015, Moussa Mara est à la fois acteur et observateur des processus de transition des pouvoirs publics en Afrique.

Il y a la transition telle que nous la connaissons, à savoir celle qui se traduit par la survenance d'une rupture constitutionnelle dans la dévolution du pouvoir, mais il y a aussi celle qui survient à la suite d'un coup d'État, de la démission de dirigeants sans possibilité de les remplacer conformément aux textes, d'insurrections déstabilisantes ou de fins de mandat sans élection. En attendant de mettre en place des régimes juridiquement et politiquement légitimes, il y a lieu d'organiser ces périodes exceptionnelles et d'envisager une phase provisoire d'organisation des pouvoirs publics,

Lire aussi « L'Afrique a besoin de nouveaux leaders »

La transition par consensus

Cette forme de transition, utilisée en de maints endroits du continent, a comme contenu l'établissement d'un consensus entre les forces vives autour des enjeux, l'organisation d'un processus de retour à un ordre constitutionnel, l'apaisement des tensions, la restauration de la confiance entre les populations et leurs représentants et, quelques fois, l'amélioration de la qualité de vie des populations. Elle se traduit par la mise en place d'une autorité suprême (président), d'un organe exécutif, d'une institution législative et de différentes formes d'associations au pouvoir des forces vives afin d'élargir la base de ce dernier.

Ces formes de transition sont les plus connues et les plus pratiquées en Afrique, comme on le constate en ce moment au Mali, ou au Soudan il y a un peu plus d'un an. El [...] Lire la suite