Lady Gaga, SCH: trois marques d'alcool sanctionnées pour des publicités illicites impliquant des stars

Lady Gaga, le rappeur SCH ou l'influenceuse Anna Rvr. Trois marques d'alcool ont été condamnées le mois dernier pour avoir utilisé ces célébrités pour promouvoir leurs produits via Internet, s'est félicitée ce mardi 2 avril l'association Addictions France, à l'origine des procédures.

Ces condamnations, rendues par le tribunal correctionnel de Paris pour publicité illicite, sont un épisode supplémentaire dans la bataille engagée par l'association pour faire respecter en ligne la loi Évin, régissant les publicités pour l'alcool. Celles-ci doivent en théorie se limiter à un contenu informatif, sans aucune association avec la fête, la convivialité ou l'humour.

Dans une première affaire, Moët Hennessy Diageo (groupe LVMH) a été condamné à 15.000 euros d'amende pour une publicité parue sur le site internet d'un quotidien et célébrant une coopération entre la star américaine Lady Gaga et la maison de champagne Dom Pérignon, a indiqué l'association. Un responsable de Moët Hennessy Diageo a également été condamné à 10.000 euros d'amende avec sursis dans cette affaire, selon la même source.

SCH "co-créateur" d'une canette de cocktails

La publicité renvoyait à un site "Dom Perignon Lady Gaga", contrôlé par Moët Hennessy, et présentait une "édition limitée" du célèbre champagne au nom de l'artiste, avec NFT (non fungible token, certificats d'authenticité numérique) à la clef. Sollicité par l'AFP, LVMH n'était pas en mesure de commenter dans l'immédiat.

Dans une deuxième affaire, la marque Féfé qui commercialise des canettes de cocktails a été condamnée à 13.000 euros d'amende, a indiqué Addictions France. Féfé utilisait notamment sur son site internet et son compte Instagram des photos du rappeur marseillais SCH, présenté comme "co-créateur" de l'une des recettes de la marque.

Dans une troisième affaire, Addictions France a obtenu la condamnation du producteur de vin Gérard Bertrand à 20.000 euros d'amende avec sursis et de la jeune influenceuse Anna Rvr (492.000 abonnés sur Instagram) à 3.000 euros d'amende avec sursis, pour la promotion de vin rosé.

Des posts mêlant "glamour, hédonisme, évasion"

"De nombreuses publicités évoquant Anna Rvr ont été publiées sur les réseaux sociaux et sur le site internet du producteur d'alcool, lesquelles multipliaient les infractions à la loi Évin: mêlant glamour, hédonisme, évasion, ou encore des packaging et dénominations faisant appel au lexique de la sensualité", a souligné l'association dans un communiqué.

L'influenceuse elle-même avait publié sur les réseaux sociaux "de multiples 'stories' associant l'accomplissement personnel et les moments de fêtes à la promotion d'alcool", a-t-elle affirmé.

Avec, à chaque fois selon Addictions France, "un engagement très important sur chaque post (entre 20.000 et 60.000 likes)"

"Il est temps que les influenceurs prennent conscience de leurs responsabilités et stoppent la promotion de produits à risque pour la santé", a déclaré Franck Lecas, responsable "loi Évin" au sein d'Addictions France.

Article original publié sur BFMTV.com