«Lactalis préfère payer des pénalités plutôt que de publier ses comptes»

Jets d'œufs lors d'une manifestation de producteurs laitiers devant le siège de Lactalis, en février, à Laval.

L'industriel Lactalis est actuellement dans le viseur des producteurs de lait. Elsa Casalegno, co-auteure avec Karl Laske du livre «Les cartels du lait», explique pourquoi les pratiques de ce groupe attisent la colère des agriculteurs.

Lactalis est connu pour sa discrétion, est-ce une vraie particularité parmi les industriels français du lait ?

Oui, le groupe cultive le secret et l’opacité. A la tête du groupe, ils sont trois frères et sœurs. Emmanuel Besnier est aux manettes. Son frère et sa sœur sont co-actionnaires de holdings propriétaires de l’ensemble mais ils ne sont pas dans les organes de décision. Il y a donc trois actionnaires, point final. Le groupe n’est pas coté en bourse et il préfère payer des pénalités plutôt que de publier ses comptes. Le fait que ce soit un groupe familial et qu’il y ait une telle opacité, c’est un peu spécifique. Parmi les acteurs majeurs du lait, les coopératives donnent accès aux coopérateurs et à leurs résultats. Il y a aussi ceux cotés en bourse, comme Danone, qui fournissent un certain nombre d’éléments. Seul le Groupe Bigard, dans la viande, est du même acabit que Lactalis.

En quoi l’opacité de Lactalis est-elle gênante ?

Cela complique les négociations avec les éleveurs. On peut estimer le chiffre d’affaires global, au niveau mondial, mais en ce qui concerne la marge de l’entreprise, on n’en sait rien. Les éleveurs n’arrivent pas à connaître la répartition entre produits de grande consommation et produits industriels. Sans ces éléments-là pour argumenter une hausse de prix, c’est compliqué. Quand on voit le rythme effréné des rachats à travers la planète, on se dit que Lactalis a les moyens d’investir et que les banques suivent. Le rachat de Parmalat [groupe laitier italien] en 2011 a donné l’occasion d’en savoir un peu plus. A ce moment-là, Lactalis a été obligé de divulguer ses comptes. Aujourd’hui, les éleveurs ne peuvent se baser que sur la comparaison avec d’autres acteurs et sur ses (...)

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